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Algérie (Aokas/Béjaia) - Route du Cap: L’APC veut récupérer le site


Algérie (Aokas/Béjaia) - Route du Cap: L’APC veut récupérer le site
Les élus ont engagé une procédure visant à déclasser ce tronçon de voie au profit de la municipalité afin de le sauvegarder en site touristique, mais le dossier est resté sans suite depuis près d’un an, selon le maire.

La route de Cap Aokas, un site aménagé en un espace de détente en 2022, par un investisseur privé, est fermée au public «jusqu’à nouvel ordre», par les services de la wilaya.

La décision du wali s’appuie sur un procès-verbal émanant des services du commerce, constatant l’absence d’un registre de commerce et le non-respect des normes de construction en installation légère, d’une partie des équipements.

A présent, l’APC d’Aokas, qui a autorisé, auparavant, et par voie de délibération, l’investisseur à exploiter le site, veut à tout prix récupérer cet espace avant qu’il ne redevienne le repère de la délinquance.

Dépendant de la direction des travaux publics (DTP), les élus ont engagé une procédure visant à déclasser le site (le bout de route) au profit de la municipalité et d’en tirer profit: à la fois offrir à la population locale un lieu de villégiature et à la caisse de la commune une rente intarissable. Mais le dossier, selon le maire, est resté sans suite depuis près d’un an.

«On a demandé le déclassement de ce tronçon de route pour qu’il devienne communal afin qu’il soit géré par les services de l’APC d’Aokas», d’après le P/APC.

En effet, son déclassement permettra à l’APC de gérer le site, le louer selon un cahier des charges, et en faire une source de revenu. Pour ce faire, en 2023, une nouvelle délibération a été effectuée pour renouveler l’autorisation à l’investisseur mais celle-ci a buté sur le rejet des services de la daïra.

Le maire raconte qu’il a tout fait pour «sauvegarder cette route du cap comme site touristique, mais une nouvelle demande s’est heurtée cette fois au refus de la DTP dont dépend cette ancienne route.»

Après son aménagement, il y a trois ans, l’espace est devenu rapidement la destination préférée de nombreuses familles autochtones ou venant des quatre coins de l’Algérie, en visite dans cette ville balnéaire. Le lieu offre une vue imprenable sur toute la côte est, et un panorama allant du port de Béjaïa jusqu’à la falaise de Melbou, en plus d’un service respectable.

Le plus dur, selon son désormais ancien gérant, que nous avons rencontré peu avant l’inauguration du site vers lma fin du mois de juin 2022, c’était de «déloger les délinquants qui rôdaient par ici. Il a fallu donc fermer l’accès à l’aide d’un portail métallique imposant et de se montrer dissuasif et déterminé pour mener à terme ce projet que les anciens maîtres des lieux, les voyous, voulaient récupérer à tout prix».

Ensuite, ajoute-t-il, «nous avons entamé une opération de nettoyage qui a duré plusieurs jours, où nous avons évacué plus de 200 camions remplis de toutes sortes de détritus», ajoute-t-il.

- Un site à sauvegarder

Pour rappel, ce chemin, traversant le cap, représentait la route creusée dans le mont Imma Tadrart, entre 1864 et 1865, pour servir, jadis, de liaison entre Béjaïa et Sétif. Abandonnée après la construction de la nouvelle RN9, en contrebas, elle est aussitôt devenue le repère des délinquants, un lieu de débauche. La vente des stupéfiants, la commercialisation illégale des boissons alcoolisées et la prostitution constituaient l’essentiel des activités délictueuses.

Classée alors comme un point noir par les services de sécurité et les gestionnaires de la municipalité, les descentes policières, néanmoins, sporadiques, dans ce lieu, n’a jamais dissuadé ses occupants nuisibles de décamper.

Lors de notre dernière visite sur le site, juste à l’entrée, une aire de stationnement, des toilettes publiques ont été aménagées.

Au milieu de l’exploitation, en face d’un tunnel de 5 m de longueur, se dresse un rocher surplombant la falaise et sur lequel on peut lire la date de creusement de la route et le nom du maître d’ouvrage de cette époque coloniale: «Cap Aokas. Les ponts et chaussées. 1864 et 1865.»

La bordure, qui donne comme un balcon sur la Méditerranée, est longé de cordage de bateau en guise de garde-corps, mais qui nécessite tout de même davantage de travaux de renforcement, tout comme l’examen minutieux des roches suspendus sur la falaise le long du parcours.

Au fond du parcours, une cafétéria et des chaises, faisant face à la baie, sont installées en prévision de pause-café et des qaâdates.

L’investissement proposait également aux visiteurs, à l’entrée, des étalages réservés à la vente des souvenirs, des produits artisanaux et des mets traditionnels.

Photo: Le site attirait plusieurs dizaines de visiteurs par jour ces trois dernières années. D. R.

Nordine Douici
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