Bechar - Musée Saharien de Beni Abbes	(Commune de Beni Abbes, Wilaya de Béchar)

Aperçu historique du Musée de Béni-Abbès (Béchar)


Aperçu historique du Musée de Béni-Abbès (Béchar)

Le Musée de Béni-Abbès, également connu sous le nom de Musée Saharien, est un établissement culturel et scientifique situé à Béni-Abbès, dans la wilaya de Béchar, au sud-ouest de l'Algérie. Implanté rue Colonel Lotfi, il fait partie du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) et s'étend sur une superficie de 100 000 m², bien que la plupart de ses dépendances soient extérieures au site principal. Ce musée, dédié à l'étude et à la préservation du patrimoine saharien, a joué un rôle clé dans la recherche scientifique sur les zones arides, mais il est aujourd'hui dans un état d'abandon avancé.

Fondation et développement

Le musée a été fondé en 1942 par le géologue franco-russe Nicolas Menchikoff, dans le cadre du Centre national de recherche scientifique sur les zones arides de Béni-Abbès (CNRSZA), situé dans la vallée de la Saoura, à environ 240 km au sud de Béchar. Initialement conçu comme une station de recherche scientifique, il visait à étudier la faune et la flore locales, à héberger des animaux et à analyser les premiers échantillons extraits de la région. Au fil des décennies, il s'est transformé en un véritable hub de collaboration internationale.

Dans les années 1960 et 1970, le musée est devenu un lieu de rencontres privilégié pour des chercheurs scientifiques nationaux et étrangers, favorisant des échanges fructueux sur les écosystèmes arides. À partir des années 1990, plus de quarante chercheurs y ont mené des études spécifiques sur l'Algérie du Sud, notamment sur les maladies du palmier dattier. En 1999, il a été rattaché à la Faculté des sciences biologiques de l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène (USTHB) d'Alger. En 2017, cette affiliation a été transférée à l'Université Mohamed Khider de Biskra, renforçant son rôle académique.

Collections

Les collections du musée sont riches et diversifiées, organisées en trois sections principales :

  • Section Préhistoire : Elle abrite des artefacts du Paléolithique et du Néolithique, issus de fouilles sur des sites comme Heded Baba Hatda et Marhouma. On y trouve des bifaces, haches, meules, poteries et pointes en silex, témoignant de la présence humaine ancienne dans la région.
  • Section Géologie : La plus importante, elle regroupe des spécimens du Paléozoïque, incluant des minéraux et roches (gypse, sel, minéralisations de cuivre et de fer), ainsi que des fossiles de bois, d'éponges, de coraux, de brachiopodes et de crinoïdes.
  • Section Artisanat Saharien : Elle expose des objets liés aux pratiques artisanales locales de la région.

À l'origine, le musée disposait également d'un petit zoo avec des espèces sahariennes emblématiques comme des gazelles, fennecs, oiseaux de proie, lièvres, chacals et reptiles, qui servaient à des fins éducatives et de recherche.

Causes de la fermeture et état actuel

Malgré son importance patrimoniale, le Musée de Béni-Abbès est fermé au public depuis plusieurs années et se trouve dans un état d'abandon critique. Les principales causes de cette situation sont :

  • Manque de financement et de maintenance : Les fonds alloués ont toujours été insuffisants. En 2005, la wilaya de Béchar a accordé 500 millions de centimes (environ 500 000 dinars algériens à l'époque) pour des rénovations partielles (cour et vitrines), mais cela s'est révélé inadéquat pour une restauration complète.
  • Dégradations structurelles : En octobre 2008, de fortes pluies ont provoqué l'effondrement de plusieurs ailes du bâtiment, aggravant l'état de délabrement. L'intérieur est aujourd'hui couvert de poussière, avec des murs fissurés et une dégradation générale due à l'absence d'entretien.
  • Disparition des collections vivantes : Les animaux du zoo ont disparu par vieillesse ou manque de nourriture, symbolisant le déclin progressif de l'institution.

Selon des témoignages récents (jusqu'en 2016), l'accès est restreint : il faut connaître personnellement le conservateur pour visiter les lieux, et aucune réouverture officielle n'a été annoncée depuis. Bien que rattaché à une université, le musée reste un "patrimoine à l'état d'abandon", victime des contraintes budgétaires et logistiques dans une région isolée du Sahara. Des efforts sporadiques de restauration des sites archéologiques environnants ont été signalés à Béchar, mais rien de spécifique au musée n'indique une reprise imminente en 2025.


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