Algérie

Zoom du Samedi


Toujours. Comme toujours ! Une semaine qui s’en va et une autre qui s’annonce. Comme toujours. Des morts et des naissances. Comme toujours. Des deuils et des noces. Comme toujours. De bonnes et de mauvaises nouvelles. Comme toujours. Du soleil et de la pluie. Comme toujours. Du bon et du moins bon. Comme toujours. Du beau et du moche. Comme toujours. Et comme toujours, l’Algérie au menu des affaires, à faire sortir ses marcheurs sous le ciel de la République, de zoomer sur les voix enrouées, un turban, un mioche, une meuf et un quidam tout heureux de voir sa bouille au jité de 8h. Dans le monde, même si ça ne nous regarde pas trop, les Arabes continuent toujours de rêver à la victoire. Comme toujours. Les Irakiens à mourir, selon une cadence industrielle. Comme toujours. Kadafi à divaguer. Comme toujours. Les Américains à se foutre de notre intelligence. Comme toujours. Le TPS à jouer à l’agent secret. Comme toujours. Et moi à écrire n’importe quoi. Comme toujours. Et on a marché ! Et on a marché! Après des années d’inactivité, de position debout à l’horizontal, de chômage technique, d’une mise au placard, l’ordre est enfin venu d’en haut de nous bouger, de nous dégourdir les jambes qu’on avait tendance à ne pas utiliser souvent, de se décarcasser un bon coup et de marcher. Au-delà de l’aspect purement citoyen de la chose, la marche «populaire», «spontanée», qui a drainé des «millions» de Non à la violence terroriste et d’autres «millions» de Oui à la réconciliation nationale et ces deux «millions» combinés pour que vive Bouteflika, je disais que cette sortie avait quelque chose de déjà vu, de déjà vécu. Etait-ce les slogans, politiquement corrects, vomis par un écorché vif et que l’écho populaire rendait sans trop d’enthousiasme? Etait-ce ces banderoles jaunies par le temps et sur lesquelles on pouvait tout lire sauf l’essentiel? Etait-ce cette indifférence affichée par les gens qui ne sont pas passés à la télé? Etait-ce ces bus ramenés en renfort pour plus d’applaudissements et de vivats ou ces marcheurs concomitants venus avec des promesses d’embauche ou encore tous ces visages, qu’on a vus manger à toutes les sauces et boire à tous les discours, des gueules qui ne changent pas que le vent souffle de l’Est ou de l’Ouest? Est-ce pour toutes ces raisons et bien d’autres que la marche de mardi sonne faux? Aucune personne sensée ne peut accepter que des innocents soient ainsi sacrifiés sur l’autel de n’importe quel combat mais la manière de dire Non est à revoir, et sérieusement. Que d’autres marches, à venir, partagent les mêmes ingrédients, ils auront certainement le même goût d’une manip grossière. Et tant que ces pratiques-là ne changeront pas, on continuera toujours à nous faire marcher en nous faisons croire que nous marchons. Ce que Bush veut, le monde le veut Peut-on sérieusement reprocher au Renseignement américain d’avoir peur pour ses compatriotes en les prévenant par courrier électronique d’une probable et imminente attaque terroriste à Alger? Ou sont-ce les Algériens qui sont à blâmer, dans cette affaire, en allant regarder par un trou de serrure ce que les Maîtres du monde s’échangent comme littérature? Y avait-il intention délibérée de foutre le boxon, un peu plus je dirai, et d’en rajouter alors que la situation était déjà assez pénible à maîtriser? En balançant un «be carreful», un moment de grande écoute sur un site ouvert aux adultes, les Américains savaient, pertinemment, que la nouvelle allait se répandre aussi vite que l’annonce d’un nouveau décryptage de TPS. Ils n’ignoraient pas également que l’information, peu crédible qu’elle soit, allait mettre un peu plus à vif les nerfs, déjà fortement éprouvés, des Algériens, incapables de comprendre comment une chose et son contraire pouvaient arriver simultanément. Ils ont beau se défendre, en arguant de la bonne foi de leurs intentions, rien n’y fait, c’est qu’ils ont mauvaise presse ces gus et tout ce qui sort de leurs laboratoires est à prendre réellement au sérieux. Rien n’est fortuit chez eux et même le toussotement d’un diplomate américain est à analyser et à décrypter soigneusement. Bush n’aime plus l’Algérie de Bouteflika, c’est indéniable, surtout depuis le fameux dossier sur les hydrocarbures, alors tous les croche-pieds sont permis dans la course à l’or noir. Et si futurs attentats il y a, le suspect est tout désigné. God bless us! Nous, pas les united states, t’as pigé!  Votez…Bayrou !? Quoi de plus humiliant pour un raciste que de se voir dénier son droit le plus absolu de racisme? Pris en flagrant délit de marcher sur les pelouses du raciste maison, le Front national, Jean Marie Sarkozy, ex-premier flic de France et toujours raciste en activité, s’est fait vertement rabroué. «Il n’est pas un authentique raciste. Moi je viens du terroir et lui il débarque de la lointaine Hongrie», aurait, jovialement, claironné l’ex-parachutiste tortionnaire et toujours raciste en voie de disparition. Ce rappel à l’ordre a quelque chose de vraiment pathétique et le linge sale des Français, on s’en fout royalement, me diriez-vous pour me rappeler à une plus grande retenue, mais voilà! Le Pen ou Sarko, c’est une même médaille à deux faces, hideuses et dangereuses, qui vont faire baver, et grave, nos cousins de Paris. Lorsque Sarkozy se fait traiter d’émigré, de raciste de pacotille, moi je dis que le roitelet de France ne reçoit que le reflet de l’image qu’il projette et quand ce même bonhomme se met à déblatérer sur l’islam et ses pratiques, c’est là que ça craint réellement. Entendre Sarko parler des musulmans, des étrangers et des fils d’émigrés, c’est comme écouter un vieux 33 tours rayé, sorti de la poussière du temps et de l’oubli, où Hitler chantait le nationalisme pur et dur et glorifiait la race aryenne. Sarko, Le Pen, De Villiers ou encore la Royale font campagne sur le dos des faciès en brandissant la bannière de la France, celle du passé colonial et non pas celle chantée par Renaud. Cette France qui exclue la couleur, la langue et la religion, qui renie son universalité, qui ignore son logo peint sur le fronton de la République et sa légendaire terre de Liberté. A voir de plus près, cette cohorte de présidentiables ne représente-t-elle pas la véritable identité des ancêtres de la Gaulle? Ne sont-ils pas la norme alors que les défenseurs des droits des minorités, l’exception qui cache le sombre visage de l’Hexagone? Etre traités d’égorgeurs de moutons dans les baignoires, de racaille et de bougnoule (ça c’est moi qui l’ai ajouté, histoire d’assombrir le C.V. du gars) n’a rien d’exaltant pour un homme d’Etat mais quand on a que la haine et un bouc émissaire tout trouvé, à défaut d’un programme électoral qui tient la route, alors je pense sincèrement qu’il est temps d’appeler tous les émigrés, fils d’émigrés, banlieusards, sans-papiers, marginaux et Marseillais à voter Bayrou. Pourquoi lui, me diriez-vous, votre sourcil en point d’interrogation et le regard suspicieux. Pourquoi voter pour quelqu’un qui a le charisme d’un chat de gouttière écrasé par un camion de ramassage d’ordures du côté de Bir el-Djir? Parce que tout simplement, vous répondra ma sagesse, en dédiant vos voix au Centriste de là-bas, vous obligerez l’un des deux candidats favoris, le Sarko et la Royale (à titre de rappel) à baisser le pantalon ou le tailleur, c’est selon, au premier tour. Vous suivez toujours mon raisonnement, n’est-ce pas? Donc, je disais si la droite de l’extrême droite se casse la gueule, elle sera obligée d’appeler ses troupes à voter Bayrou pour barrer la route aux socialistes. Et vice-versa, si c’était le tailleur qui était à terre, au premier tour. Alors votez et faites voter Bayrou parce que si la France ferme on n’a plus qu’à apprendre une autre langue étrangère pour rêver un jour d’une vie meilleure. Saâd Doussi N.B.: Ne cherchez pas cette semaine, je marche au saadoussi@yahoo.fr


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