Algérie

Washington s'oppose et relève une certaine ambiguïté


Washington s'oppose et relève une certaine ambiguïté
Washington s'est élevé contre la décision du Conseil de sécurité sur l'envoi d'une police de l'ONU au Burundi pour tenter d'apaiser les violences dans ce pays. Aboutissement des tractations des diplomates français, cette résolution, qui exige du SG de l'ONU d'établir dans les quinze jours à venir une liste des options envisageables pour cette opération, a d'emblée été rejetée par les Etats-Unis. Affichant clairement leur opposition, les diplomates américains reprochent aux Nations unies d'avoir pris cette décision dans la précipitation. Ils réclament plus de temps pour pouvoir l'étudier. Washington s'inquiète notamment de l'ambiguïté qui entoure cette démarche et du « langage jugé trop imprécis d'une partie de la résolution » appelant les Nations unies à aider le Burundi sur les questions de désarmement, sécurité et l'état de droit. « Je ne pense pas que l'on veuille voir l'ONU travailler avec le gouvernement du Burundi sur le désarmement », a souligné un diplomate du Conseil de sécurité, d'autant qu'un tel déploiement nécessite des concertations directes avec le gouvernement burundais et l'Union africaine. Contrairement à Washington, Moscou a soutenu cette initiative. L'ambassadeur adjoint russe Petr Iliichev a affirmé que son pays soutiendrait la résolution si elle prévoyait clairement de consulter le gouvernement burundais. Pour Moscou, le déploiement de moins d'une centaine de policiers semble adéquat pour appuyer les forces de sécurité burundaises.Etant à l'origine de cette mesure, soi-disant sécuritaire, les diplomates français estiment qu'il y a un besoin pressant pour que les Nations unies soient davantage présentes sur le terrain. Selon François Delattre, ambassadeur de France à l'ONU, cette résolution aidera la communauté internationale à réagir rapidement pour éviter le pire. L'ONU a récemment fait état de la détérioration de la situation sécuritaire au Burundi, jugeant que le déploiement d'une telle force renforcerait les capacités de l'ONU et aiderait à promouvoir le respect des droits de l'homme et à faire avancer l'état de droit. Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, avait affirmé, la semaine dernière devant le Conseil, que beaucoup de Burundais vivent dans la terreur en raison de multiples violations des droits de l'homme.La profonde crise politique, conséquence de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, a plongé le pays, depuis près d'un an, dans une situation chaotique. La recrudescence de la violence a déjà fait plus de 400 morts et contraint plus de 250.000 personnes à quitter le pays.


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