«Votez ou assumez les conséquences de l'après-10 mai en cas de boycott»

De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

«Le 10 mai consacrera l'Algérie du changement ou pérennisera le statu quo», c'est substantiellement la sentence prononcée par T. Benbaïbeche, hier, lors du meeting que le parti El-Fadjr El-Djadid a donné dans la salle omnisports du plateau de Mansourah devant une foule nombreuse. Le secrétaire général du PFJ assimilera le boycott à un suicide collectif qui viendrait suppléer, à grande échelle, les actes de désespoir au quotidien de jeunes Algériens.Il dira au public qu'il ne s'agit pas de voter, mû par une sorte d'égoïsme, légitime d'ailleurs, pour une liste dans une wilaya donnée en soulignant toutefois qu'il s'agira alors d'étendre cette conception du choix non plus dans le cadre étroit de l'individualisme mais plutôt armé du souci d'étendre le choix du PFJ à l'ensemble des listes réparties à travers le territoire «afin que nous puissions constituer un groupe parlementaire à même d'avoir de l'influence dans l'hémicycle et ce faisant d'imprimer notre vision d'une Algérie moderne et non pas valétudinaire où la majorité de sa population, en l'occurrence les jeunes, n'a pas d'horizon. Je n'ai aucune ambition personnelle et ce n'est très certainement pas pour un siège en ce qu'il représente aux yeux des opportunistes comme une place au soleil, le symbole de la réussite matérielle, que je me présente à ces élections. Ce confort, je l'avais et je pouvais en profiter du fait des responsabilités que j'ai eu à assumer dans le passé en tant que président de l'Organisation nationale des enfants de chouhada, hélas aujourd'hui déchirée par des luttes intestines, de vice-président de l'APN, voire de SG du RND avant que je ne quitte ce parti en vertu de la clause de conscience. Siéger au sein du Parlement doit nous obliger à répondre à l'attente, au-delà de ceux qui nous ont témoigné leur confiance, de l'ensemble des Algériens en mettant tout en 'uvre pour atténuer leurs souffrances. Car, est-il besoin de le dire avec franchise ' Affirmer régler le problème du chômage, du logement et d'autres choses si ordinaires dans un pays normalement constitué relève du mensonge éhonté et de la supercherie. »Pour Benbaïbeche, «Ceux qui n'ont en rien changé la situation dramatique de nos concitoyens pendant 20 ans ne peuvent se rattraper pour les cinq années prochaines.» et enchaînant : «50 ans après le sacrifice d'un million et demi de martyrs, une décennie tragique avec ses 200 000 morts, l'heure est au changement et vous êtes les seuls à imprimer ce changement en ne laissant plus le destin du peuple entre les mains de tous ceux qui sont à l'origine de ce surplace cinquante ans durant».
Pour le secrétaire général du PFJ, «les majorités parlementaires qui se sont succédées à l'APN n'ont pas besoin d'établir un bilan si tant est qu'il peut leur être exigé. Celui-ci est connu, il suffit de voir dans quel état se trouve le peuple algérien. Nous n'allons pas nous contenter de siéger au Parlement car nous ferons en sorte qu'intervienne une modification de la Constitution et l'aboutissement de celle-ci par l'avènement d'une nouvelle République et l'émergence d'un authentique régime parlementaire. Cela ne pourra se faire qu'avec votre adhésion, c'est-à-dire en allant voter le 10 mai prochain pour éviter d'en assumer les conséquences néfastes en cas de boycott».