Algérie

Une question de bon sens



Les organes d?information rapportent, avec une fréquence devenue inquiétante, des cas d?intoxication alimentaire dont certains ont entraîné une issue fatale. Les mises en garde, les campagnes de sensibilisation, les actions institutionnelles n?ont pas suffi à réduire significativement les risques liés à la restauration rapide, mais pas seulement à elle. Il s?agit de tout évidence d?un phénomène qui n?est pas sans incidence sur la santé publique, car il induit des pratiques de consommation où le principe de précaution est relégué au second plan, selon le principe que « tout ce qui rentre fait ventre ». Les conséquences d?un tel raisonnement sont dramatiques. Se nourrir est certes une nécessité, mais c?est aussi un acte culturel dans un pays qui comme l?Algérie peut se prévaloir de la diversité de ses traditions culinaires. L?émergence de la restauration rapide, si elle témoigne d?une évolution sociologique à cet égard, désigne aussi la vitesse comme vecteur de la vie sociale. Les fast-foods répondent ainsi à une demande de consommation urgente et, il faut le dire, massive. Leur utilité est d?autant plus incontestable si elle est appuyée par un respect rigoureux des règles qui régissent l?activité. Et il conviendrait de ne pas faire d?amalgame, car tous les acteurs de la restauration rapide ne sont pas des empoisonneurs. Il se trouve simplement que les exemples les plus récents d?intoxication alimentaires qui ont entraîné des décès impliquent, dans diverses régions du pays, des restaurants « rapides ». C?est une énorme responsabilité que celle de ces opérateurs qui sont des prestataires soumis à un cahier des charges dont le volet sanitaire n?est pas le moins important. Il y a par ailleurs une obligation de professionnalisme, car il est inconcevable de servir à manger au public sans un savoir-faire avéré et une connaissance sans faille des règles d?hygiène et de prophylaxie qui ne se suffiraient d?ailleurs pas à elles-mêmes si ces opérateurs ne se dotent pas de matériel fiable pour la conservation des aliments proposés à la consommation. La compétence est un critère dont la restauration rapide ne peut certainement pas se dispenser. En revanche, il n?est plus possible d?affirmer que le public, en Algérie, n?est pas averti dans la mesure où depuis de longs mois les intoxications alimentaires défraient la chronique. Cela n?a manifestement pas d?effet dissuasif notable au regard du succès de la restauration rapide. Dans de telles conditions, les actions de prévention sont inefficaces, car elles ne se font pas pleinement en amont et en aval du phénomène. La restauration rapide quand elle correspond aux normes requises ne peut pas être remise en cause. En revanche, ce sont les consommateurs qui ont à faire preuve de bon sens pour ne pas dire de vigilance. La vitesse du rythme de la vie, les contraintes du temps de travail, ne peuvent pas être des justificatifs pour se mettre en danger. Il est toujours préférable d?éviter la catastrophe que d?avoir à la déplorer après-coup. Si la santé est de la compétence du bon praticien et non du charlatan, le contenu de l?assiette relève du cuisinier qualifié. A chacun son métier.
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