Algérie - Revue de Presse

Une exigence qui ne s'impose pas en ordre dispersé



La question du partage de la responsabilité au sein de l'Unionpour la Méditerranéeest source d'inquiétudes pour les pays de la rive sud. Ils craignent à justetitre que l'Union européenne ne veuille s'arroger le monopole de la décisionsur les projets devant découler de cette Union.C'est là une prétention contre laquelle a mis en garde, enleur nom, notre ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci,qui a affirmé que l'idée d'hégémonisme du Nord sur les projets de l'Union esttout simplement «inconcevable» et qu'il est de ce fait «impératif que le niveaude responsabilité soit partagé entre le Nord et le Sud». L'on ne peut que souscrire à cette exigence qui pose leprincipe d'égalité entre les parties contractantes au projet d'Union pour la Méditerranée. Saufque pour l'imposer aux Européens, les pays de la rive sud devront faire frontcommun et parler à l'unisson. Ce qui n'est pas acquis compte tenu des positionspour le moins différentes exprimées par ces pays sur le contour et le contenudu projet.Les pays de l'Union européenne ont eux aussi eu desdivergences et des frottements sur le projet, mais ils ont rapidement convenud'une position commune qui fera qu'ils parleront d'une même voix et sur la mêmeligue à leurs partenaires de la rive sud de la Méditerranée.C'est là un effort de convergence qui est pratiquement dudomaine de l'impossible pour ces derniers, qui se considèrent plus encompétition de rivalité les uns contre les autres qu'avec les pays européens.Pourtant, ces pays de la rive sud auraient la capacité depeser dans l'Union pour la Méditerranée, pour peu qu'ils aient conscience que leur unionfait leur force. Ce n'est qu'en tant qu'ensemble qu'ils pourront dissuaderl'Union européenne de monopoliser le pouvoir dedécision. Cela d'autant qu'en agissant solidairement en tant que«Méditerranéens» premiers concernés par l'avenir de leur région, ils seménageront l'appui des pays européens riverains eux aussi de cette Méditerranée.L'espace que constitue la conférence des ministres du Forumméditerranéen, dont la 15e édition vient de s'achever à Alger, montre qu'ilexiste effectivement bien plus de volonté d'agir ensemble entre pays des rivesnord et sud de la Méditerranée. En tout cas plus forte, plus motivée que cellemanifestée par les pays de l'Union européenne éloignés des rives de cette mer.Les pays de la rive sud sauront-ils transcender leursinimitié, jalousie et autres incompatibilités pour ne regarder que le longterme pour l'avenir du bassin méditerranéen, dont ils ne peuvent et ne doiventlaisser la détermination aux puissances étrangères à son aire géographique ? Refuseront-ilsde succomber aux inévitables pressions enrobées de cadeaux corrupteurs auxquelsils sont soumis pour leur faire accepter la prédominance européenne dans lesaffaires de l'Union pour la Méditerranée ?Les dirigeants de ces pays nous ont, hélas, trop prouvél'inconstance de leur fermeté et la faiblesse de leurs convictions, pouraffirmer qu'ils seront à la hauteur des enjeux qui se profilent dans cetteUnion pour la Méditerranée.



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