Algérie

Une échelle à l'envers reste une échelle



Il y a le Président, puis le Premier ministre. Puis le deuxième ministre, le troisième et ainsi de suite jusqu'au 34 millionième ministre au bout de la chaîne alimentaire, du plus grand appétit à la plus petite digestion, étagés selon un ordre bien établi, féodal pour les uns, naturel pour les autres. Plus on descend dans l'échelle, plus les assiettes sont vides. Le trente-quatre millionième ministre aimerait bien communiquer avec le premier pour arrêter de se faire manger et tenter d'instaurer un régime unique, pâtes ou riz pour tout le monde. Comme il est trop loin, il en parle au ministre le plus proche ; qui en parle au ministre le plus proche, qui en parle au ministre le plus proche entre deux déjeuners. Comme les Algériens parlent beaucoup, exagèrent souvent et déforment tout, le message n'arrive pas ou est brouillé, ou encore, est perdu en mer ou par la poste.Résultat, et à supposer que ça les intéresse, les premiers ministres ne savent pas ce que veulent les ministres inférieurs.Ils ne savent que ce que veulent leurs ministres voisins immédiats, bien manger, comme eux. Ils inventent alors des désirs pour les ministres inférieurs, désirs qui n'ont pas été formulés par les ministres inférieurs. Une télévision unique, à la gloire du plus fort, des élections fermées, pour maintenir l'ordre des appétits et des libertés sous contrôle, pour éviter les dérapages alimentaires.Oui, c'est injuste. Mais le problème est que, selon beaucoup de personnes, généralement situés en haut ou au niveau intermédiaire de l'échelle, si l'on inverse cette échelle et qu'on met le Le trente-quatre millionième ministre premier et le premier Le trente-quatre millionième, absolument rien ne changerait, à part l'ordre des ministres. Que faire pour plus de justice ' Déjouer la hiérarchie, dépasser l'échelle des ministres et s'en remettre à Dieu. Erreur, ils ont pensé à tout, il y a même un ministre des Affaires religieuses.



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