Algérie

Un rapport qui tombe à pic



Le rapport du département américain sur les droits de l'hommeen Algérie pour 2007, rendu public mercredi par l'ambassade des Etats-Unisd'Amérique à Alger, énonçant une série de griefs contre les autorités de notrepays en matière d'atteintes aux droits et libertés des citoyens, ne sedistingue en rien dans son contenu par rapport à ceux des années précédentes.Les bureaucrates du secrétariat d'Etat américain y ontréitéré les mêmes accusations. Il serait presque passé inaperçu s'il n'était«tombé» alors que ne sont pas encore dissipés les remous provoqués dans les landerneaux politiques et médiatiques par l'initiativeprise par l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger de «sonder» ces milieux etcertaines composantes de la société civile au sujet du très controversé projetde révision de la Constitution.Ce document apparaissant dans un tel contexte se prêtealors à des lectures et des conclusions autres que celles auxquelles ont donnélieu les précédents. Les analystes et observateurs, ayant décelé dans ladémarche de l'ambassadeur US à Alger la marque d'une défiance américaine àl'égard du projet politique de Bouteflika, sont eneffet enclins à voir dans la parution du rapport du secrétariat d'Etat laconfirmation de cette position; car si cela n'était pas le cas, ses concepteursauraient pris la précaution d'en différer la diffusion publique, ou du moins dene pas en faire un évènement médiatique.Les autorités algériennes ont manifesté de l'irritationquant au comportement du diplomate américain dans le pays. Mais elles ont faitmine de considérer qu'il ressortait de sa responsabilité individuelle et nond'une orientation prêchée par les autorités en charge de la politique américaineà l'égard de l'Algérie.La parution du rapport qui les épingle sévèrement n'est paspour calmer leur irritation. Pour la raison d'abord que son contenu contreditla fiction entretenue par le gouvernement, de satisfecit accordés parWashington aux soi-disant progrès enregistrés en direction de la bonnegouvernance et de l'Etat de droit en Algérie. Il y a ensuite que l'opposition, quiappelle au refus de la réforme de la Constitution pour empêcher Bouteflikade briquer un troisième mandat, peut désormais arguer que celui-ci a perdu lessoutiens internationaux dont il se prévaut, y compris surtout celui des Etats-Unis.Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut plus se fier dans lesrapports algéro-américains à l'apparentedécontraction et à la convivialité de leur expression officielle. Dans un sensou un autre, Washington ne se privera certainement pas d'influer sur le coursdes évènements politiques qui vont intervenir en Algérie en cette dernièreannée du deuxième mandat de Bouteflika. En prenantles contacts qu'il a eus avec des hommes politiques et des personnalités de lasociété civile, l'ambassadeur n'a fait que réunir des éléments quijustifieraient la prise de position finale de son pays.
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