Dans le souci
d'alléger le rôle des audiences de flagrant délit, de nouvelles dispositions
ont été mises en Å“uvre dernièrement par le tribunal d'Oran. C'est ce qu'a fait
savoir le président de la cour d'Oran, Medjati Ahmed, en réponse à une question
d'un journaliste en marge de la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire
2010-2011. Ainsi, une troisième audience consacrée à ce chapitre a été ajoutée
au programme hebdomadaire, ce qui porte désormais le nombre des jours
d'audience à trois: dimanche, lundi et jeudi.
Le même magistrat a précisé qu'à l'avenir
d'autres audiences, cycliques ou ponctuelles, pourraient être programmées au
fur et à mesure si la nécessité l'exigeait.
En multipliant les audiences, le tribunal
veut à l'évidence « rationaliser» le menu quotidien du flagrant délit aux fins
d'une « bonne justice ». Une telle mesure permet aussi, subsidiairement, de
désencombrer la salle et, partant, d'assurer la sérénité, la discipline et la
déférence dues à ce lieu. Il est, par ailleurs, important de tenir en compte le
fait que le tribunal d'Oran demeure le réceptacle d'un immense torrent
d'affaires qui se déverse des quatre coins de la métropole, laquelle ville est
en perpétuelle expansion. Une telle charge ne peut que mettre en difficulté la
juridiction, aussi organisée et performante soit-elle. Aujourd'hui, plus que
jamais, l'idée d'aller vers une configuration à plusieurs tribunaux à l'instar
d'Alger parait fort intéressante avec l'accroissement rapide de l'écart entre
le volume incident d'affaires et les capacités de l'instance judiciaire de
traitement.
Même si, il est vrai, cette idée est loin de
faire l'unanimité dans le milieu judiciaire, étant donné que la majorité des «
professionnels » de la justice, du moins à l'échelle locale, pensent que le
plan de charge du tribunal pénal d'Oran peut être assumé avec la configuration
actuelle et avec les moyens de bord actuels, pour peu qu'on sache bien
organiser, bien gérer et optimiser les ressources.
Dans le même contexte, le président de la
cour d'Oran s'est dit, quant à lui, non favorable aux modes de traitement
rapides des affaires pénales qui sont en vigueur dans certains pays de
l'Occident, dont la France, notamment la procédure dite de « la comparution
immédiate », mode de saisine et de traitement accéléré destiné, en principe, à
permettre un jugement plus rapide.
La comparution immédiate, qui permet au
procureur de faire comparaître le prévenu devant le tribunal dans des délais
très courts, si ce n'est immédiatement, constitue historiquement la première
procédure rapide et demeure la plus critiquée. «La justice, ce n'est pas une
machine dans laquelle on fait entrer le prévenu et on le fait sortir de l'autre
bout », observe M. Medjati.
Ce mode est largement décrié même dans les
pays où il est appliqué. En quelques minutes seulement, les substituts à la
permanence téléphonique du parquet chargés de l'orientation des dossiers
doivent décider si le dossier «tient», si le prévenu va être envoyé en
comparution immédiate…On les découvre contraints à automatiser leurs décisions
dans les cas simples et à construire un rapport de confiance avec les officiers
ou les agents de police judiciaire qu'ils ont au bout du fil. Le reste de la
procédure est marqué par la même course contre la montre.
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Posté Le : 06/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com