Algérie

Incarcéré en France depuis 26 ans: Hakkar en grève de la faim



Incarcéré depuis 26 ans dans une prison française pour le meurtre d'un policier, un détenu d'origine algérienne, Abdelhamid Hakkar, a décidé d'entreprendre une nouvelle grève de la faim afin de protester contre le rejet d'une demande de liberté conditionnelle, a indiqué jeudi l'AFP qui cite Me Marie-Alix Canu-Bernard, l'un de ses avocats. Le 22 juillet, la cour d'appel de Toulouse avait «donné un accord de principe» à la demande de M. Hakkar, déposée en 2006, estimant qu'elle lui «apparaissait justifiée», a expliqué à l'AFP cette avocate parisienne. Mais la cour, qui avait ordonné un complément d'information, a finalement rejeté la demande au motif que ce détenu devait d'abord «obtenir un titre de séjour pour travailler et rester en France pendant la durée de l'aménagement» de sa peine, a ajouté l'avocate. Cette «décision est entachée d'une erreur manifeste d'appréciation» et est «inique», a-t-elle poursuivi en expliquant que la cour aurait pu savoir que son client possède une carte nationale d'identité française qui lui a été renouvelée le 16 septembre 2010. En signe de protestation, Abdelhamid Hakkar, âgé de 55 ans, a décidé d'entamer une grève de la faim, a ajouté Me Canu-Bernard. En 2008, il avait déjà entamé une grève de la faim, avant de la suspendre 42 jours plus tard, dans l'espoir d'une intervention des autorités algériennes en sa faveur. Il dénonçait «l'acharnement de la justice française contre lui». Le détenu a été condamné à trois reprises à la perpétuité pour le meurtre d'un policier, en 1984 à Auxerre, qu'il nie avoir commis. Depuis lors, il a aussi été condamné à diverses peines pour des délits pendant son incarcération, dont quatre tentatives d'évasion. En janvier 2006, il avait signé avec neuf autres détenus de la centrale de Clairvaux, tous condamnés à perpétuité, un texte réclamant «le rétablissement de la peine de mort» plutôt que la «perpétuité réelle».

 Suite à cette décision, la famille d'Abdelhamid Hakkar s'est dite atterrée, et en état de choc. Elle n'aurait jamais pu imaginer un tel refus. Selon des membres de sa famille, tous les rapports concernant cette libération étaient favorables. Le projet professionnel est tout à fait acceptable et tout à fait convenable. «Comment alors interpréter ce refus ?». Du côté de sa famille, ce n'est rien d'autre que du mépris, plus grave encore un harcèlement sans nom, sans motif... et surtout sans fin. Ces interminables années de détention, les nombreuses années d'isolement, les innombrables transferts... «en bref, le traitement carcéral particulièrement sévère infligé à Abdelhamid (depuis 1984) nous laisse perplexes. Comment illustrer et expliquer toutes ces souffrances infligées à Abdelhamid», se demande la famille Hakkar. «Qui veut la peau d'Abdelhamid Hakkar ?», s'interrogera l'une de ses sÅ“urs. «Pourquoi la justice se montre-t-elle aussi peu clémente? Pourquoi Abdelhamid dérange-t-il autant? Sa personnalité, sa combativité, sa richesse d'esprit lui valent autant de mépris ?»

 Un de ses frères, les larmes aux yeux, demandera à échanger sa vie contre celle de son frère aîné : «je veux juste qu'il goutte un peu de liberté… Prenez-moi ma vie, rendez-lui la sienne». La famille de Hakkar s'interroge sur «les valeurs républicaines : Liberté, Egalité, Fraternité… comme elle s'interroge sur le symbole de la justice». La famille a toujours cru en une justice vraie et droite, en une justice juste et raide.


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