Algérie

Thierry Breton aujourd’hui à Alger



Les Français ne veulent pas lâcher prise Rudement concurrencée en Algérie, notamment par la Chine, la France n’arrête pas d’envoyer ses officiels s’enquérir de la situation.Pas moins de trois membres du gouvernement français se sont succédé, ces derniers jours, à Alger. Sans compter, bien sûr, l’imposante délégation marseillaise conduite par Jean Claude Gaudin, maire UMP et vice-président du Sénat français. Aujourd’hui, c’est donc au tour de Thierry Breton, ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie d’effectuer une visite de travail de deux jours dans notre pays à l’invitation de son homologue Mourad Medelci. Après plusieurs reports destinés, apprend-on, à «peaufiner les dossiers en cours», c’est le deuxième déplacement de Thiery Breton, cette année, à Alger. Cette visite a, du reste, été précédée par celles de ses ministres délégués au Commerce extérieur et à l’Industrie, des portefeuilles détenus respectivement par Mme Christine Lagarde et M. François Loos. Thierry Breton devrait signer demain avec Mourad Medelci un accord financier portant sur la promotion des investissements français en Algérie, que suivra aussitôt la première réunion du comité stratégique chargé de coordonner les actions de partenariat dans le secteur économique. M. Breton aura aussi un entretien avec le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avant d’être reçu probablement au Palais d’El-Mouradia par le Président Abdelaziz Bouteflika. Concrètement, du côté algérien, on attend de cette visite le lancement de nouveaux projets d’investissements français notamment dans les secteurs de l’automobile et de la pharmacie. On parle également du secteur de la grande distribution avec l’implantation, en Algérie, de nouvelles enseignes comme Auchan et Casino. Bref, il s’agit de dynamiser un certain nombre de sujets de la coopération économique et financière entre les deux pays. Du côté français, personne ne s’en cache. Il est aujourd’hui clairement affiché une nette volonté à en découdre avec les concurrents et à préserver et développer, coûte que coûte, les parts de marché en Algérie et ce d’autant qu’un important programme d’investissement public de plus de 90 milliards de dollars est actuellement lancé. Dans les faits, il faut voir dans ce regain d’intérêt français un véritable retournement de situation. Car il subsistera, au-delà, de cet incessant «va et vient», un signe qui ne trompe pas: la fameuse Coface, l’assureur français qui avait tant fait grincer des dents à Alger durant de longues années, vient, aujourd’hui, s’y installer, et ce, après avoir longtemps dissuadé les entreprises françaises (et autres) à venir s’aventurer dans notre contrée réputée alors, à tort ou à raison, très hostile. Comble de l’ironie, l’organisme parapublic français d’assurance crédits à l’exportation, si réticent jadis à l’égard de notre pays, appelle, aujourd’hui, les patrons français à exporter et à venir y investir. Aussi, la vision catastrophiste du climat des affaires en Algérie à laquelle nous avaient habitués certains milieux d’affaires français n’a plus cours. L’Algérie n’est plus considérée en France à «haut risque» mais plutôt à «fort potentiel économique». Ce signal fort est perçu comme une invite aux hommes d’affaires français en quête d’un débouché stable et d’un marché prometteur. «L’Algérie, il faut y aller!», n’a, aujourd’hui, plus rien d’un message subliminal. Mieux! Notre pays est même coté par la Coface juste après l’Italie! Un classement surprenant qui, non seulement, ferait pâlir d’envie les voisins, mais surtout ferait jaser les Algériens eux-mêmes et notamment les nombreux immigrants clandestins qu’on appelle, chez nous, Harraga qui, eux, démentiront très certainement ce classement qui oppose, dans la réalité, presque deux mondes différents.
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