
Alger, le 12 août 2025 – Un nouveau différend diplomatique oppose l’Algérie à la France, cette fois concernant l’accès des fonctionnaires algériens aux zones réservées des aéroports français pour le transfert des valises diplomatiques. Selon l’Agence de presse algérienne (APS), l’Algérie a rejeté catégoriquement une mesure temporaire proposée par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, qualifiée de « discriminatoire » et contraire aux obligations internationales.
La mesure en question impose aux fonctionnaires algériens accrédités d’être accompagnés par des agents de police à tout moment dans les zones aéroportuaires dédiées et de soumettre une demande écrite 48 heures à l’avance pour toute opération liée aux valises diplomatiques. L’Algérie considère cette restriction comme une violation des Conventions de Vienne de 1961 (relations diplomatiques) et 1963 (relations consulaires), qui garantissent la libre exécution des fonctions diplomatiques, y compris l’accès sans entrave aux valises diplomatiques.
En réponse, l’Algérie a exigé le rétablissement des cartes d’accès permanentes pour ses diplomates et consuls dans les aéroports français. Elle a également imposé des mesures réciproques aux diplomates français en Algérie, conditionnant leur levée à un retour à la normale côté français.
Ce conflit s’inscrit dans un contexte de relations bilatérales déjà tendues entre Alger et Paris, marquées par des désaccords sur des sujets comme la mémoire coloniale, les visas ou la coopération sécuritaire. Plusieurs enjeux se dégagent :
À court terme, les deux pays subissent des perturbations opérationnelles. Les diplomates algériens voient leur liberté de mouvement entravée, tandis que la France risque de ternir son image internationale si la mesure est jugée discriminatoire. À long terme, une absence de compromis pourrait aggraver les tensions bilatérales, avec des conséquences plus lourdes pour l’Algérie, en raison de son poids diplomatique moindre, et pour la France, qui pourrait perdre en crédibilité et en coopération régionale.
L’Algérie a clairement indiqué sa volonté de résoudre ce différend par le rétablissement des cartes d’accès permanentes. Une solution diplomatique rapide serait dans l’intérêt des deux parties pour éviter une escalade préjudiciable. Cependant, sans concessions mutuelles, ce conflit pourrait devenir un nouveau point de friction dans une relation déjà complexe.
Posté par : webmaster
Ecrit par : Rédaction