Algérie

Sous prétexte que la variété ne présente pas de valeur boulangère pour la panification


La CCLS de Télagh refuse du blé tendre «Mahon Demias» Au nom d’une prétendue règle de commercialité, la CCLS de Télagh aurait refusé, cette saison, de prendre livraison d’une importante quantité de blé tendre, de la variété ‘Mahon Demias’, proposée à la vente par un grand nombre de céréaliers de la région. Les motifs invoqués par les responsables de cet organisme stockeur seraient liés, semble-t-il, à une directive de la direction générale de l’OAIC leur imposant l’application de règles strictes dans la sélection des céréales destinées à la semence et à la consommation. «Ne présentant par les qualités meunières et boulangères requises en la matière, explique-t-on, la variété ‘Mahon Demias’ a été ainsi écartée de la liste officielle des blés commercialisables... Des résultats d’analyses effectuées en laboratoire, argumente-t-on encore, ont révélé que la farine issue du ‘Mahon Demias’ était de qualité technologique médiocre, tout au moins en ce qui concerne l’élasticité et la ténacité de la pâte et ne satisferait, donc, point à l’un des critères premiers de la panification exigés par les boulangers». Question: Pourquoi alors cette variété continue-t-elle d’être cultivée encore à travers la wilaya de Sidi Bel-Abbès? Un agronome nous répond que «si cette variété a été adoptée par les fellahs de la région et maintenue dans leur plan de cultures pendant plusieurs campagnes agricoles, malgré la fin de non recevoir des CCLS, c’est parce qu’elle est tout simplement une céréale dite à paille qui fournit l’essentiel de l’alimentation du cheptel de la ferme. Dans leur programme de semences, l’OAIC tout comme le ministère de tutelle ont, depuis longtemps, abandonné le ‘Mahon Demias’ au profit d’autres variétés nouvelles de blé tendre dont la farine présente une bien meilleure qualité meunière et boulangère... Ce sont les intéressés, eux-mêmes, qui ont fini par reproduire et stocker chez eux la semence nécessaire pour leurs besoins en emblavures». Pour les premiers concernés, en l’occurrence les fellahs, ils se disant lésés par la procédure, l’argumentation commerciale et technique mise en avant par l’OAIC et l’administration agricole pour justifier le rejet de leur récolte ne tient pas la route devant la dure réalité à laquelle fait face la filière des céréales du fait de la sécheresse et de la hausse des prix des intrants. A ce propos, Ils tiendront, surtout, à relever une sorte de paradoxe dans le fait que les organismes stockeurs locaux en arrivent, aujourd’hui, à refuser une importante quantité de blé tendre alors que la production céréalière n’a pas dépassé cette année dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès les 180.000 quintaux, soit moins du 1/10ème de la récolte enregistrée lors d’une année moyenne... Faut-il recourir indéfiniment à l’importation pour couvrir nos besoins en céréales? «Le pire dans l’histoire, se désolent les mêmes fellahs, est que le blé tendre refusé par la CCLS de Telagh, avait été accepté facilement par celle de Naâma». Une manière de dire que les critères d’évaluation sont différents d’une wilaya à l’autre, mais pourtant concernant le même établissement. Autant dire que la bureaucratie a encore de beaux jours devant elle. A. Abbad
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