Algérie

Souk Ahras Absence de majorité et débat de coulisses


Comme on pouvait s'y attendre, l'urne communale - mais c'est aussi valable pour celle wilayale - a accouché, jeudi tard dans la nuit, d'un score serré qui dénote sans l'ombre d'un doute un nivellement des valeurs en présence et augure une nouvelle configuration où le FLN, jadis roi incontesté à Souk Ahras, est sérieusement menacé dans sa souveraineté. Avec «seulement» huit sièges obtenus à Souk Ahras, l'ex-parti unique bat de l'aile et paie lourdement les dissensions apparues en son sein puisque ceux qui le menacent aujourd'hui ne sont autres que ses enfants mécontents qui ont violemment claqué la porte en jurant vengeance. En disant cela, nous ne croyons pas si bien dire: le dauphin du FLN à Souk Ahras est le FNA avec à sa tête Badri Loujani qui a fait toutes ses classes au parti historique où il a affûté ses armes de redoutable politicien avant de s'affranchir de la tutelle de ses anciens compagnons et de rallier le parti de Moussa Touati et de réaliser pour sa première sortie électorale un honorable score sous la forme de six sièges sur les 23 qui composent l'APC. La 3e place est revenue au MSP avec 4 sièges dans la besace, confirmant la régularité d'une formation politique définitivement ancrée grâce à la discipline spartiate de ses troupes. Le RND paie lui aussi les fractures apparues en son sein depuis un bon bout de temps, à l'origine de nombre de désertions enregistrées en direction d'autres partis: avec 3 candidats dans l'arène communale, il fait assurément figure de petit poucet même s'il faut compter lors de la répartition des strapontins sur la roublardise de son représentant Mahmoud Belaboudi, adjoint au maire sortant et qui ne se contentera sûrement pas du rôle de simple faire-valoir auquel son score le destine. Avec deux sièges, le PT ferme la marche mais pas la porte des conciliabules qui vont se mettre en branle pour la formation de l'assemblée. Car qu'on se le dise: en se retrouvant, de par les résultats enregistrés dans un mouchoir de poche, les cinq partis ayant obtenu le feu vert des électeurs pour veiller cinq ans durant sur leur destinée, devront recourir aux tractations et aux alliances souvent contre nature pour dégager une équipe consensuelle; faute de quoi, c'est droit dans le mur de l'impasse que l'on se dirigera. Idem pour l'APW où avec 13 sièges sur 39, le FLN n'est pas du tout sûr de s'asseoir sur le «trône», il devra composer, en concédant beaucoup de faveurs à ses futurs «cohabitants», avec le MSP auteur de 9 sièges, le FNA (8), le RND (6) et enfin le PT (3). Les mêmes prédictions émises à l'APC sont reconductibles à l'APW où l'absence de majorité préfigure un débat de coulisses très âpre avec à la clé des concessions très douloureuses et un compromis de façade qui servira surtout de paravent à une très probable implosion si par malheur les intérêts partisans transcendent ceux de la population. Mais ce n'est là que spéculation...
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