Algérie

El-Milia Rayées de la liste du filet social, des veuves et des orphelines protestent



Les enquêtes menées périodiquement par l'agence du développement social pour assainir les listes du filet social, plus connu dans le jargon administratif des services sociaux par l'indemnité des activités générales (IAG), ont plongé dans le désarroi le plus total des orphelines et des veuves touchées par cette opération. Ces personnes bénéficiant de cette indemnité mensuelle de 3.000 DA en contrepartie d'activités menées dans les services où elles sont affectées sont sur la sellette de la DAS qui a décidé de les rayer de cette liste en application de la loi, nous a-t-on expliqué, pour le simple fait qu'elles bénéficient d'un autre revenu. Selon les mêmes explications, l'enquête menée par l'agence du développement social, cette fois-ci dans la commune d'El-Milia, a permis de constater qu'il y a des «indus bénéficiaires» de cette indemnité qui perçoivent, comme c'est le cas des jeunes filles, des pensions au titre de la retraite de leurs parents décédés ou de certaines veuves qui ont, avouons-le, de très maigres pensions. Le rapport transmis par cette agence à la DAS a poussé cet organisme à prendre la décision de rayer de la liste du filet social ces veuves et ces orphelines en application des directives émanant du ministère de la Solidarité nationale, nous a-t-on encore précisé. Toutefois, l'enquête menée par nos soins auprès de certaines personnes concernées par cette mesure, jugée injuste à un moment où la crise sociale est à son comble, a révélé une tout autre amère réalité des bénéficiaires de cette indemnité qui se retrouvent dans une situation d'une injustice flagrante. Et pour cause, si cette mesure reste «justifiée» pour certains, comme c'est le cas de ces jeunes filles bénéficiant d'un autre revenu au titre de la pension de leurs pères ou des deux parents décédés qui reste supérieur ou égal à l'IAG, il n'en demeure pas moins que des orphelines, des veuves et des personnes âgées de plus de 60 ans ont été touchées par cette décision. Pour l'exemple, citons toujours le cas de ces jeunes filles orphelines de père et de mère qui sont restées, de surcroît, célibataires malgré elles et qui n'ont rien d'autre qu'une infime pension qui n'atteint même pas les 3.000 DA de la fameuse IAG et qui se retrouvent ainsi sur la liste des indus bénéficiaires, aux yeux de la DAS, à rayer de la liste du filet social. Certaines jeunes filles orphelines concernées par cette opération se sont, d'ailleurs, rapprochées de nous pour nous avouer qu'elles n'ont que de petites pensions de 1.000 DA, voire moins dans certains cas, pour tenter d'expliquer à qui veut les entendre que ces maigres revenus ne changent rien à leur statut social déjà précaire. Devant la précarité de leur situation, ces jeunes filles se sont dites prêtes à ne plus percevoir leurs maigres pensions juste, ont-elles dit, pour préserver leur droit à l'indemnité des activités générales en contrepartie du travail qu'elles effectuent dans les établissements et autres administrations publics depuis plus d'une décennie pour certaines d'entre elles. Ceci dit, des veuves ayant des enfants à charge et bénéficiant de très maigres pensions, ainsi que des personnes malades bénéficiant de l'allocation de solidarité familiale (ASF) de 1.000 DA tout comme ces personnes, femmes et hommes, âgées de plus de 60 ans qui rendent d'immenses services aux écoles où elles servent en tant que cuisiniers ou femmes de ménage, sont également sur la liste des indus bénéficiaires dont la DAS est appelée à les rayer de cette liste. Autant dire que cette histoire d'assainissement des listes du filet social a plongé dans l'incompréhension certains des concernés par cette mesure qui exclut, comble de l'injustice, les jeunes filles ayant les parents en vie, tout simplement parce qu'elles ne perçoivent aucune pension, et dont certaines d'entre elles sont parfaitement bien nanties. Se considérant comme des victimes de cette décision qu'elles jugent injuste et aberrante, une trentaine de concernées par cette mesure ont signé une pétition de protestation pour l'adresser à différents organismes leur demandant de revoir la décision de la DAS qui va les priver d'un minimum de revenu dans un contexte social très détérioré.
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