Algérie

Sommet de l?ignorance


Non pas que, bien sûr, la Tunisie s?ur ne mérite pas de recevoir ces jours-ci le Sommet mondial sur la société de l?information, le second après Genève, et d?être ainsi au c?ur des questions de communication planétaire, mais il y a comme un outrage par rapport au déni institutionnalisé des droits humains élémentaires dans le pays. Parce que la Tunisie, sous le joug de Ben Ali caricature à outrance les grottes du monde arabe où est réprimé le principe universel de la liberté de communication, sous les artifices les plus trompeurs. Ces pays bafouent en particulier l?article 6 de la convention adoptée récemment par l?Unesco : « La liberté d?expression, le pluralisme des médias, le multilinguisme (...) sont les garants de la diversité culturelle. » Huit personnalités politiques observent, depuis le 18 octobre, une grève de la faim ; ces consciences, plus audibles à l?extérieur du pays, ont tenté de briser le mur du silence. Peut-être malheureusement en vain, par rapport aux ripailles officielles dont sont spécialistes les hôtes du palais de Carthage ; mais elles ont prononcé un peu comme la première onomatopée aux maîtres de la grotte. Un SMS signifiant : « Moins d?arrogance, un presque rien d?humanité, avec vous et votre engeance, peut-être alors on pourra encore envisager de communiquer. » Avant la tenue du sommet, et pour mieux exprimer leur mépris de la liberté d?expression, y compris de médias étrangers, des journalistes ont été agressés physiquement. Méthode d?intimidation qui dénote une archaïque frilosité, mais aussi un puissant sentiment d?impunité. Les dominants occidentaux invités, y compris gouvernementaux, ont essentiellement mission de chefs d?entreprises, c?est-à-dire la promotion de leurs quincailleries technologiques, en élargissant les champs de conquête des esprits. Ils se sont gaussés sans doute des aptitudes de la police tunisienne à rechercher les pics de la bêtise en molestant une équipe de la télévision publique belge, et lui arrachant caméra et cassette d?enregistrement de cris de manifestants appelant au respect des droits humains captés à proximité du Goethe Institute de Tunis. Le joujou caméra confisqué, comme disaient nos anciens maîtres d?école, a été restitué ; mais contrairement à la sagesse de nos instituteurs, pas le contenu du savoir.
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