Algérie

Situation sécuritaire L'Algérie favorable à un sommet régional


C'est en présence des deux présidents algérien et malien Abdelaziz Bouteflika et Amadou Toumani Touré, que le procès-verbal de la 10e session du Comité frontalier bilatéral algéro-malien a été signé hier matin du côté algérien par le ministre délégué, chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et du côté malien par le ministre de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné. La cérémonie de signature a été organisée suite à deux tête-à-tête qui ont eu lieu entre les deux chefs d'Etat samedi et hier matin. Entretiens qui ont été élargis par la suite aux membres des deux délégations. La visite du président malien à Alger a été précédée par la 10e session du Comité bilatéral algéro-malien tenue les 19 et 20 du mois en cours, après la rencontre des experts qui a eu lieu la veille et la 9e session qui s'est déroulée à Bamako en janvier 2004. Rappelons que ce comité bilatéral, institué par un protocole d'accords signé entre les deux pays le 16 février 1995 à Adrar, a pour mission principale de renforcer la coopération bilatérale frontalière par la promotion des échanges commerciaux, agricoles et sportifs entre les wilayas de Tamanrasset, d'Adrar et d'Illizi avec les régions frontalières de Kidal, Gao et Tombouctou. En plus de ces aspects purement commerciaux, ce comité est chargé d'organiser et de faciliter la circulation des personnes et des biens au niveau de la bande frontalière et d'oeuvrer à la sécurisation de la zone frontalière. Lors d'un toast prononcé à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur de son homologue malien, le président de la République a tenu à rappeler que «la commission mixte de coopération bilatérale, tenue récemment à Bamako, a non seulement identifié un certain nombre d'actions prioritaires de nature à permettre d'imprimer une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale, de densifier et de diversifier nos échanges, mais a mis en relief l'importance des questions de la paix et de la sécurité dans la région, en particulier la zone frontalière commune qui fait l'objet de menaces et d'activités illicites de tout genre». Cette situation nécessite, selon le chef de l'Etat, la tenue régulière des mécanismes bilatéraux en charge des questions liées au développement de la zone frontalière commune, la paix et à la sécurité, en l'occurrence, le Comité bilatéral frontalier et la Commission mixte de sécurité. Dans son intervention, le président a mis l'accent sur la situation sécuritaire qui prévaut au nord du Mali en déclarant: «Pour avoir subi les affres du terrorisme, nous réalisons, et sans doute plus que quiconque, le danger et les menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et la stabilité dans le nord du Mali». Le chef de l'Etat a rappelé que «l'Accord pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal, signé à Alger le 4 juillet 2006, constitue, d'abord et avant tout, une victoire du peuple malien dans son ensemble, ainsi qu'une expression renouvelée de sa grandeur et de sa capacité de transcender les difficultés conjoncturelles pour faire prévaloir l'intérêt national dans l'unité et l'intégrité territoriale du Mali». Sur un éventuel sommet des pays du voisinage devant être consacré à l'examen des enjeux de l'heure et de tous les aspects d'une action commune au service de la paix et de la coopération dans la région, le président de la République a estimé que «ces pays sont directement concernés par la situation sécuritaire prévalant dans la région. «Je pense que votre initiative mérite nos encouragements et nous sommes prêts à lui apporter notre concours». Sur les spécificités des zones frontalières, Abdelaziz Bouteflika considère qu'aux problèmes qui se posent dans toutes les zones de passage d'un pays dans un autre, et qui sont de nature très diverses, les deux territoires connaissent des déplacements de groupes de terroristes, de contrebandiers, dont certains alimentent des réseaux de trafic de drogue, un phénomène qui atteint des dimensions inquiétantes. L'autre tragédie abordée par le chef de l'Etat est celle de l'immigration clandestine avec des centaines d'Africains qui transitent par les régions frontalières vers le Nord et vers l'Europe en général. Au registre continental, le président de la République s'est montré optimiste suite aux progrès accomplis notamment en matière de gouvernance et de l'extension de la démocratie. Néanmoins, il s'est montré pessimiste devant les nombreux conflits régionaux, dont celui du Sahara occidental, et le retard accusé dans le domaine du développement économique, à l'heure de la mondialisation.
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