Algérie

Des diplomates ont suggéré à Chirac sa signature dans la foulée de la visite d'Alger Le traité d'amitié était à l'ordre du jour dès 2003



Des diplomates français ont fait valoir auprès de Jacques Chirac l'idée d'un traité d'amitié avec l'Algérie dans la foulée de sa visite d'Etat en mars 2003 à Alger, au motif que la lune de miel franco-algérienne s'y prêtait à bien des égards. «C'était l'idée défendue par certains diplomates à l'issue du déplacement présidentiel», révèle le journaliste Jean-Pierre Tuquoi dans un essai paru à Paris, à la veille du voyage de Nicolas Sarkozy à Alger (1). Le spécialiste du Maghreb au quotidien Le Monde ne précise pas s'il s'agit de diplomates officiant au Quai d'Orsay ou de membres de la cellule diplomatique de l'Elysée. Cette suggestion avait été faite alors que le projet de traité n'était pas officiellement encore à l'ordre du jour de l'agenda bilatéral. Bouteflika et Chirac venaient d'apposer de fraîche date leur paraphe au bas de la «Déclaration d'Alger», un énoncé d'objectifs destinés à asseoir un «partenariat d'exception» entre les deux pays. L'idée du traité d'amitié avait été annoncée par Chirac le 15 avril 2004 lors d'une visite éclair à Alger. Le chef de l'Elysée y était venu «saluer» son homologue au moment où il entamait son second bail au Palais d'El-Mouradia. Selon des indications glanées par Tuquoi lors de son enquête, les diplomates en question étaient favorables à la signature d'un traité, «quitte à n'être pas très regardants sur la valeur du document». A posteriori, le journaliste du Monde estime, lui aussi, qu'une signature dans la foulée de la visite d'Alger aurait pu «éviter l'enlisement» au traité bilatéral. Voulu sur le modèle du traité franco-allemand signé en 1963 par le Général De Gaulle et le chancelier Adenauer, le traité franco-algérien avait suscité des réactions - publiques ou informelles - contrastées dans les cercles français. Dans «Paris-Alger, couple infernal», Jean-Pierre Tuquoi se fait l'écho d'une réserve diplomatique. Du moins sur l'échéance de l'aboutissement du projet. Le journaliste du Monde fait état d'une mise en garde exprimée par «un diplomate» contre tout engagement calendaire de la part de l'Elysée. A l'été 2004, ce diplomate apprend que Jacques Chirac envisage d'annoncer devant les ambassadeurs de France réunis en conférence annuelle la signature du traité en 2005. «In extremis», en prenant connaissance du projet de discours chiraquien, il «alerte» l'entourage du chef de l'Etat français et conseille de «rester dans le flou» au sujet de la date. Selon Jean-Pierre Tuquoi, Jacques Chirac a «gommé à la dernière seconde la référence à 2005, mais le texte écrit, celui distribué à la presse et qui allait être repris dans les journaux le lendemain , mentionnait bel et bien 2005 comme l'année de signature du traité d'amitié». L'épisode de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 sur le «rôle positif» de la colonisation en a décidé autrement. 1)Jean-Pierre Tuquoi: «Paris-Alger, couple infernal». Grasset, Paris.
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