Algérie

Sidi Saïd la gaffe


Euphoriqued'avoir fait l'unanimité sur le principe de sa reconduction à la tête de lacentrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd n'a paspris l'exacte mesure des tenants et aboutissants auxquels à obéi la manoeuvrequi a consisté à doter l'UGTA d'un secrétariatgénéral adjoint. En lui accordant son onction, il a mis dans l'embarras le campprésidentiel, ayant compris lui que cette initiative a pour calcul le «marquageau corps» du SG reconduit et sa possible neutralisation en cas de besoin.Sil'opération avait été jusqu'à son terme, c'est-à-dire l'élection par le congrèsd'un titulaire au nouveau poste, il ne faisait aucun doute que l'heureux éluaurait été Salah Djenouhat, le compétiteur frustrédans la course au plus haut titre de la direction syndicale.Ilse trouve que le personnage n'a pas bonne audience auprès du cercleprésidentiel, qui s'en méfie à cause de sa proximité et de sa fidélité à Ahmed Ouyahia. Aussi, n'ayant pu empêcher la création d'unsecrétariat général adjoint, ce cercle est parvenu à bloquer l'élection directede son titulaire par le congrès, ce qui lui donnera le temps de chapitrer lanouvelle commission exécutive nationale et d'obtenir qu'elle désigne un autreque Salah Djenouhat.Lapasse d'armes qui s'est produite au 11ème congrès fait comprendre que la«confiance» n'est pas de mise entre les composantes censées former la mouvanceprésidentielle. Le proche entourage de Bouteflikaentend se prémunir de toute surprise en prévision de la mise en marche duprocessus menant au troisième mandat. Dans son dispositif de bataille, l'UGTA est un pion d'importance, dont le contrôle parconséquent doit rester entre les seules mains de fidèles à l'allégeance sansfaille. Salah Djenouhat ne fait assurément pas partiede cette catégorie.AbdelazizBelkhadem et Ahmed Ouyahiaont assidûment suivi les travaux du congrès de l'UGTA.En apparence, en invités neutres et loin des tractations de coulisse auxquellesces assises ont donné lieu. En réalité, les deux hommes ont été à la manoeuvre.Le secrétaire général du RND pour conseiller et orienter Salah Djenouhat et ses partisans. Le chef du gouvernement, et nonmoins secrétaire général du FLN, pour contrecarrer les desseins de ces derniers.Pince-sans-rire,Abdelmadjid Sidi Saïd a gratifié le congrès duqualificatif «historique». Des assises dont le seul temps fort a été un échangede coups bas entre des marionnettes manipulées par les clans du pouvoir. Pourmériter d'être dans l'histoire, il aurait fallu que le 11ème congrès de l'UGTA ait débattu objectivement de la situation danslaquelle se débat le pays, notamment dans les domaines économique et social.Queles cadres syndicaux de l'UGTA prennent conscience dumauvais rôle qu'on fait jouer à leur organisation. Que le congrès enfin décidede dégager l'UGTA de la voie des compromissions. Toutcela n'a pas eu lieu, ne pouvait avoir lieu, l'appareil syndical UGTA étantentre les mains d'une caste de profiteurs de la rente, inaccessible etinsensible aux attentes populaires.
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