Algérie

“Seulement 5% des biens sont assurés”



Les commerçants ne sont plus obligés de contracter une police d’assurances.Seulement 5% des biens sont assurés actuellement contre les effets des catastrophes naturelles à travers tout le territoire national. Pourtant, cette assurance dénommée Cat-Nat a été déclarée officiellement obligatoire depuis l’année 2004. La promulgation d’une telle loi a pour objectif de permettre à la population de se protéger contre ces risques naturels. Le niveau de couverture de ces risques est malheureusement encore faible. C’est le cas de la wilaya de Ghardaïa, victime il y a une semaine, de subites et foudroyantes inondations. D’importants dégâts humains et matériels ont été enregistrés au lendemain de ce drame. Outre les 33 morts et la quarantaine de blessés signalés par un bilan provisoire, l’oued M’zab en furie a emporté avec lui d’innombrables habitations. Inondations, séismes, pluies diluviennes, incendies, attentats à la bombe… les événements macabres se suivent mais ne se ressemblent pas en Algérie. Chleff, Bab El-Oued, Boumerdès, Alger, Ghardaïa… voire toutes les régions du pays ont fait les frais de ces calamités. Cet énième désastre pose encore une fois la lancinante question des assurances des biens dans notre pays. En dépit du caractère obligatoire de la loi, les Algériens n’assurent toujours pas leurs biens. Dans la région des M’zab, du moins les principales localités, les experts de la Société algérienne des assurances (SAA) relèvent que seules 500 personnes ont contracté des polices d’assurance pour leurs biens contre les méfaits de cette fatalité qu’impose la nature. “Dans la ville de Ghardaïa, Berriane et la daïras limitrophes, environ 500 contrats uniquement ont été souscrits pour une assurance”, déplore M. Amara Latrous, P-DG de la SAA pour qui ce chiffre reste infime. Or, regrette-t-il, entre 15 000 et 20 000 contrats auraient pu être signés dans cette wilaya. La loi qui, apparemment ne prévoit pas de sanctions pour les citoyens, semble ne pas être appliquée, encore moins observée par les occupants des différentes habitations. Il est, aux yeux de M. Latrous, difficile aux pouvoirs publics d’aller taper à la porte de chaque citoyen et l’obliger à assurer son logement contre les catastrophes. Pareille opération apparaît comme étant un travail laborieux. Mais n’a-t-on pas réalisé des enquêtes, des sondages et des recensements dans le passé ? Des moyens humains et matériels ont été mobilisés à ce propos et l’action initiée par l’État a, selon le discours officiel, été suivie de résultats probants. La Compagnie nationale de réassurance a acheté, indique ce responsable, une couverture auprès de réassureurs étrangers pour couvrir justement les dommages qui pourraient survenir en cas de catastrophes naturelles. Si les gens et les institutions publiques de Ghardaïa étaient assurés, ce sont les sociétés d’assurances qui auraient payé les frais des dégâts qu’ils sont subis. L’État n’aurait pas à intervenir en payant les conséquences. Cela étant, les notaires, les services des impôts sont tenus, au moment de la souscription de la déclaration des impôts, de la rédaction d’un certain nombre d’actes notariés, de demander aux commerçants une attestation d’assurance contre les catastrophes naturelles. Cette condition était exigée en 2004 et en 2005, mais par la suite, cette pièce ne figure plus dans les dossiers. Comment peut-on convaincre les citoyens ? Seule une force de persuasion et la communication pourront sensibiliser le propriétaire de biens. Il faut que la population soit sensibilisée au fait qu’assurer ses biens est désormais une nécessité et non pas une obligation. Des solutions concrètes existent, selon M. Latrous. Le P-DG de la SAA cite l’exemple de la France qui souffre du phénomène des inondations répétitives. Ainsi, un citoyen français qui contracte une police d’assurance pour son véhicule, celle (l’assurance) contre les inondations est automatiquement intégrée dans la même prime globale. Idem pour l’assurance d’un téléphone mobile contre le vol… Opter pour ce type de mesures peut constituer, selon Amara Latrous, une des solutions. Dans l’Hexagone, 98% des maisons sont assurées en multirisques habitations. À noter que le prix de l’assurance contre les catastrophes naturelles varie selon les capitaux couverts, de 1 500 DA à 20 000 DA.
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