Algérie

Service ou supplice'



Les bureaux de poste ont complètement changé de physionomie. Ils rappellent, désormais, les marchés hebdomadaires d’antan, où l’on tourne en rond pendant des heures, où l’on s’enquiert des nouvelles des gens que l’on a perdus de vue. Les habitants des villages convergent, inlassablement, vers les grandes villes, où ils espèrent trouver un minimum de liquidités, suscitant un engorgement et un volume de travail décuplé pour les employés des agences postales. Quelques semaines après les déclarations officielles à propos de la consolidation d’un service public de proximité, on assiste à une faillite, au sens propre du terme, d’un dispositif qui a nécessité beaucoup de temps pour sa mise en place, et beaucoup de moyens pour sa rénovation infrastructurelle. L’une des raisons avancées pour expliquer cette situation quasi inédite, est «l’absence d’une culture d’épargne chez les citoyens». N’a-t-on pas, au niveau gouvernemental, pris la mesure de la paupérisation rampante au sein de la société ' Est-on en train de reprocher aux citoyens de ne pas arriver à «joindre les deux bouts», n’avoir aucune possibilité d’épargne ' La misère a laminé de larges franges de la population, et elle est en train de menacer la «classe moyenne». L’achat des produits de consommation de base, quand ils sont disponibles, est le seul chapitre couvert par un salaire moyen. Le salarié a fait le deuil depuis longtemps de tout ce qui a trait aux loisirs et autres dépenses liées à un niveau de vie moyen. Le grand défi du citoyen aujourd’hui est de trouver, puis de payer les sachets de lait, le matin. Les grandes fêtes, comme celle qui arrive, ainsi que la rentrée scolaire, ce sont de grands moments de stress et de solitude vécus par les chargés de famille. Quant à alimenter les comptes d’épargne, pour aider le gouvernement à enrayer la crise des liquidités, cela reste une vue de l’esprit totalement déconnectée de la vie réelle.   La grande précarité qui touchait les chômeurs et les catégories vivant du filet social, frappe aujourd’hui de plein fouet la population active. On est en train d’assister à la multiplication des indices d’une grave fragilisation du «pacte social».
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