Algérie

Rouaï Amar (Equipe du FLN) Le devoir avant tout



Personne n?y trouvera à redire : la saga des joueurs professionnels algériens exerçant en France a été qualifiée par les historiens du «plus grand défi politico-sportif du siècle». Mois d?avril 1958, le championnat de France bat son plein. L?équipe de France, qui a retenu dans ses rangs Mekhloufi et Zitouni, se prépare à rencontrer la Suisse le 16 avril en prévision de la coupe du monde 1958, qui doit se dérouler en Suède. Le 14 avril, la nouvelle éclate et fait la «une» de tous les médias. «Dix joueurs professionnels algériens ont franchi les frontières pour rallier la Tunisie. Seul, Maouche a été arrêté à la frontière Belge». Cinq d?entre eux arriveront les premiers à Tunis, à savoir les «Monégasques», «Bentifour, Zitouni, Bekhloufi, Boubekeur et l?»Angevin» Rouaï. Des historiens ont raconté par le détail, la longue et minutieuse préparation de la «fuite» (selon les termes des dirigeants des clubs français) de ces footballeurs qui ont abandonné leurs carrières, l?aisance matérielle et la gloire pour la plupart d?entre eux, pour devenir les dignes ambassadeurs de l?Algérie en lutte pour son indépendance.En France, personne ne comprenait le «geste insensé» de ces jeunes hommes qui avaient tous les atouts pour réussir. Certains étaient mariés à des françaises et avaient des enfants. D?autres, comme Mekhloufi, Maouche et Soukhane Abderrahmane, effectuaient leur service militaire. Dans le monde entier, ce fut un véritable coup de tonnerre, et c?était bien là l?objectif des responsables politiques algériens. Frapper l?imagination universelle, faire connaître la lutte du peuple algérien pour sa juste cause. Rouaï Amar, un demi-siècle après, dira : «Je dois rendre hommage à tous les responsables de l?époque, car ils ont déjoué avec une grande habileté les plans des services français. Vraiment, même cinquante ans après, je reste émerveillé par la réussite de cette opération, qui n?était guère évidente vu la situation des joueurs et le contexte de l?époque». Le peuple français n?arrivait pas à comprendre ce qui a poussé ces sportifs à tout laisser tomber «pour aller à l?aventure». En fait d?aventure, ce fut une authentique épopée pour cette «équipe de la liberté» inoubliable qui, quatre années durant, a joué un inestimable rôle d?ambassadeur à travers l?Europe de l?Est, au Moyen et en Extrême-Orient, passant le message de l?Algérie combattante. Parfois, les tournées duraient plusieurs mois, et il est facile d?imaginer ce qu?ils ont enduré, et plus particulièrement ceux qui laissaient femme et enfants à Tunis. Jamais leur foi n?a été entamée, sachant que leurs sacrifices ne seraient pas vains. Ils ont connu des moments très forts, rencontrant des chefs d?Etat, comme Bourguiba, Idriss de Libye, Mohamed V, Hussein de Jordanie, Ho CHin Minh, Chou En Laï, le Général Giap, sans oublier les grands révolutionnaires algériens tels les Colonels Boumédiène, Amirouche et Ouamrane, Ferhat Abbas, Krim Belkacem, Boulahrouf, Debaghine, Bentobal, Reda Malek, Benkhedda, Boumendjel, les commandants Kaci, Bouabdelli et Si Talbi, maître Bouzida, Laddlani, Allem Mohamed, Ferrouki Mustapha, Moulay Korriche Larbi et bien d?autres encore. Quatre années durant, ce fut une saga inoubliable, la saga du siècle certainement.  Des conceptions immuables
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