Algérie

Rien n'est encore prêt pour le permis à points Il devrait être mis en application avant la fin de l'année



Rien n'est encore prêt pour le permis à points                                    Il devrait être mis en application avant la fin de l'année
Le nouveau système repose sur un capital de 24 points à gérer et est censé envoyer tout conducteur ayant épuisé ses points à un centre de recyclage ou de formation ; or ce centre n'existe pas encore.
Le permis de conduire à points entrera en vigueur le 20 novembre prochain, «au plus tard à la fin de l'année», selon le ministère des Transports. Sommes-nous vraiment prêts pour la mise en application de ce système, prévu principalement pour réduire le nombre d'infractions sur nos routes et surtout le nombre d'accidents et de morts qui défraie la chronique ' L'application de l'ordonnance 09-03, publiée à la fin de l'année dernière dans le Journal officiel, portant sur la mise en vigueur du permis à points, ne pourrait être effective dans les délais fixés, de l'avis des professionnels du secteur et des associations qui s'intéressent à la prévention routière.
En effet, dans les dispositions du texte législatif, des moyens humains et matériels sont prévus avant l'entrée en vigueur de ce système : le fichier national du permis de conduire et le centre de formation et de perfectionnement, indispensables pour l'application du système à points, sont quasi inexistants. La commission chargée de la préparation du fichier n'a pas donné de conclusion concernant l'avancement de la préparation de ce fichier. Même les assureurs, qui ont réclamé un fichier des «mauvais conducteurs récidivistes», n'ont encore rien obtenu de concret.
Le nouveau système, qui repose sur le principe d'un capital de 24 points à gérer et sur la perte de points à chaque infraction, est censé envoyer tout conducteur ayant «épuisé» ses points à «un centre de recyclage ou de formation» ; or, ce centre n'existe pas encore. Les gérants d'auto-école ont déjà posé des difficultés pour donner une formation de qualité en l'absence de circuits et en raison du manque d'effectifs d'examinateurs chargés de veiller sur la qualité de la formation fournie par l'auto-école. Le nombre des candidats au niveau des auto-écoles dépasse de très loin les capacités des centres d'examen. M. Lazouni, président de l'Association de prévention routière, pointe du doigt une autre «irrégularité» : dans le système à points adopté dans plusieurs pays, le document n'est retiré qu'après la perte totale des 24 points ; or, dans ladite ordonnance, le permis sera retiré à la moindre infraction prévue par l'ordonnance.
Pourquoi donc instaurer un système à points, s'interroge-t-on. Le barème des infractions et des points à retirer ne fait également pas consensus. L'ordonnance n'a pas fixé ce barème, qui reste d'ailleurs inconnu. Bref, le permis à points, tel qu'il sera appliqué dans quelques semaines, n'obligera pas les automobilistes à être plus vigilants et meilleurs conducteurs qu'avec le permis «classique». Le conducteur fera certainement des efforts, mais uniquement pour ne pas perdre ses points.
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