Algérie

RELATIONS ALGERO-FRANÇAISES À la recherche d'un nouvel élan


Alger, qui vient de fêter le cinquantenaire de l'indépendance, et Paris, qui a vu l'avènement du président socialiste François Hollande à l'Elysée, tentent de rattraper le temps perdu à se quereller autour de la question de la mémoire. Mourad Medelci affirme qu'il veut croire aujourd'hui qu'un nouvel état d'esprit est en train de se créer. Laurent Fabius parle de donner un nouvel élan au partenariat algéro-français.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)- L'enthousiasme chez l'un comme l'autre est notable. Plus qu'il ne l'était chez les diplomates en poste lorsque Nicolas Sarkozy arrivait au pouvoir en 2007. La droite française, aux yeux d'Alger, s'était rendue coupable de la loi du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme. Avec les socialistes, il se dessine comme une possibilité d'une relation apaisée, même si la question de la mémoire ne peut, selon Medelci, être oubliée et que, pour Laurent Fabius, il faut traiter du passé en toute objectivité et en toute lucidité sans rien dissimuler. Tout semble se faire pour dépassionner le débat avant la visite d'Etat, avant la fin de l'année, de François Hollande en Algérie. «Nous voulons aujourd'hui croire qu'un nouvel état d'esprit est en train de se créer qui nous permette de traiter de façon intelligente cette question de la mémoire», a affirmé Medelci. «Nous avons eu des épreuves extrêmement rudes, un passé en commun, un présent qui maintenant nous rapproche et un futur qu'il faut que nous bâtissions ensemble», a soutenu de son côté Fabius. Pour donner un prolongement pratique à cette disponibilité partagée de repartir sur de nouvelles bases, Alger et Paris ont convenu d'élaborer d'ici le mois d'octobre prochain un accord-cadre qui résumera les axes de coopération. Un accord qui sera signé par les deux présidents lors de la visite de Hollande en Algérie. Mais déjà, il est convenu de mettre en place un comité conjoint sur les archives de la révolution, un comité de suivi de la coopération économique, notamment dans le domaine des PME et la perspective d'un nouvel accord financier pour la période 2011-2016. Les deux ministres se sont réjouis de l'amélioration enregistrée en matière de circulation des personnes, même si Fabius a souligné qu'il restait encore quelques problèmes à régler. Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, viendra prochainement à Alger, a informé Fabius, pour faire avancer les sujets qui rencontrent toujours des problèmes. Fabius a, en même temps, fait comprendre qu'il n'y aura pas de remise en cause totale de l'accord de 1968 sur l'immigration. «L'accord de 1968 est un segment important de notre partenariat d'exception. Et aujourd'hui ce segment est sauvegardé», a-t-il affirmé.
Raffarin est le bienvenu pour poursuivre sa mission
Laurent Fabius ne trouve pas d'inconvénient à ce que Jean-Pierre Raffarin, le Monsieur Algérie du temps de Sarkozy, poursuive sa mission. «La mission de Raffarin a consisté à travailler sur certains dossiers. Il a bien travaillé. Il reste des dossiers sur lesquels on n'a pas bien avancé. Raffarin est le bienvenu pour continuer son travail, d'autant que je vois qu'il est bien estimé chez-vous», a-t-il consenti à dire. D'entre les projets sur lesquels Raffarin a travaillé, c'est, bien évidemment, le fameux projet Renault. Un projet dont Fabius dira qu'il ne devra pas avoir vocation de concurrencer les produits fabriqués en France. «Est-ce que le projet Renault en Algérie va servir le pays ' Dans ce cas, c'est du gagnant-gagnant. Si c'est un investissement pour concurrencer les produits fabriqués en France, c'est non», a précisé Fabius.
S. A. I.
En bref
Medelci : La relation avec le Maroc est apaisée et est en train de se reconstruire. L'Algérie est candidate pour la coprésidence de l'UPM. Les négociations avec l'UE autour du démantèlement tarifaire sont bouclées.
Fabius : Le gouvernement français vient de ratifier un accord de coopération militaire algéro-française qui date de 2008.
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