Algérie

Regards croisés sur le monde arabe



Le cinéma libanais en perspective Le cinéma libanais se cherche. Après une percée qui a duré le temps d’une période,-souvenons nous des années 70 où l’on produisait plusieurs films par an, outre les courts métrages d’art et d’essai, dont le nombre annuel tournait autour de 50- le pays du cèdre connaîtra une «période de crise». Une crise qui a porté de sérieux coups à la jeune industrie du cinéma libanais qui avait, pourtant, toutes les chances de réussir: des moyens humains et surtout matériels qui faisaient pâlir bien des pays comme l’Egypte à telle enseigne que le studio de Baâlabek qui appartenait à la puissante banque Intra, était devenu incontournable sur le plan technique pour la production de films avant qu’elle ne tombe en faillite. Un studio, qui produisait à lui seul une vingtaine de films par an, et qui s’est arrêté subitement, après s’être partiellement bombardé avec l’instabilité qui s’en est suivie avec la guerre de la «montagne», le tout sur fond de guerre interconfessionnelle, comme le dit avec un cœur oppressé, le cinéaste Georges Chalhoub qui se remémore, le temps d’un instant pour nous parler de son premier film réalisé fin 83, le «Fantôme du passé». Un film, un psychodrame qui n’a rien à voir, dit-il, avec la situation politique qui prévalait à l’époque. Un cinéma qui a permis durant les années 75, à d’autres réalisateurs d’arpenter les marches de Cannes comme Georges Nacer avant cette «Descente aux enfers». Pour autant, le cinéma libanais dispose suffisamment de ressorts pour sortir de l’impasse dans laquelle il était plongé des années durant. Une médiocrité qui s’apparente à un manque de professionnalisme, reprend à son compte Georges Chalhoub visiblement écœuré par l’absence d’un background dramatique. Sinon, comment expliquer, fit-il remarquer, que certains producteurs arrivent à payer les cachets des comédiens. A quelques exceptions. Reste que le cinéma libanais est en perpétuel mouvement, soutient Houda Ibrahim, journaliste critique à Radio Monte-Carlo qui reconnaît que le langage cinématographique de la nouvelle génération est porteur d’espoir. Avec cette énergie et cette vivacité qui échappe aux autres cinéastes et qui trouvent aujourd’hui facilement des distributeurs à l’étranger. Pour preuve, dit-elle, depuis la guerre de l’été 2006, nous assistons à un mouvement de solidarité agissant où plusieurs cinéastes libanais ont été invités dans 30 pays et autant de festivals, celui d’Oran bien entendu, citant au passage plusieurs noms dont Bennadine Labaki, Ghassane Serhab, Philippe Aranctingi, Michel Kemmoun, Hani Tourba, Danièle Arbid. Des cinéastes qui traitent souvent de thèmes sociaux qui collent au quotidien des Libanais, notamment le destin de Beyrouth, symbole de ralliement de tous les libanais. Bensalem Brahimi
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