Algérie

La ville, un bon thème de campagne J’écoutais hier, tout à fait par hasard, un passage de la campagne électorale à la radio nationale. C’était une dame, médecin de son état et candidate du RND. Un seul passage a retenu, en fait, mon attention. Cette candidate, certainement de bonne foi, a souligné que le rassemblement d’Ouyahia axera particulièrement ses efforts pour permettre aux Algériens d’accéder au logement. Waw! Pour une nouvelle c’en est une. Donc, dès le 18 mai, si le RND est majoritaire à l’APN, les Algériens seront en droit d’espérer que leur problème de logement soit définitivement pris en charge par les députés fraîchement élus. Car en plus d’être majoritaire, le RND pilotera -enfin normalement!- l’Exécutif et cherchera les moyens de caser au plus vite les compatriotes qui sont ‘sans domicile fixe’. Voilà pour la théorie! La rue est, elle, d’un tout autre avis. «Kifache, depuis 1997 qu’ils sont accrochés au pouvoir, ils n’ont rien fait et, aujourd’hui, ils nous promettent des toits à profusion. Non, mais…» C’est un cheikh de plus de 75 ans qui a eu cette réflexion. A bien y réfléchir, il n’a peut-être pas tout à fait tort l’hadj dialna. Il est même dans le vrai! Car on voit mal le programme du RND, mis à part le fait de soutenir à chaque coin de rue le programme du président qu’il fait sien d’ailleurs, innover en la matière. Pour construire, il faut des assiettes foncières. Or, le nord du pays est saturé. Il ne reste plus que les montagnes qui n’ont pas été prises d’assaut par le béton! Il aurait été, peut-être, beaucoup plus judicieux d’axer la campagne sur la proximité. La ville, par exemple! Voilà un thème que tous les candidats ou presque ont zappé de leur campagne. Tiens, on prend l’exemple d’Oran. Son extension a été telle que l’on a l’impression de voir naître une ville dans la ville. Une extension irréfléchie. Bâtarde même. Un amas de béton sans vie, terne à souhait où rien ne vous retient mis à part le fait d’y aller pour manger et dormir. Ainsi on a vu, tour à tour, pousser comme des champignons des cités aux noms évocateurs comme Haï Yasmine et bien d’autres. Pas de structures qui font de ces cités des endroits où il fait bon vivre. Ni cinéma, ni poste, ni centre culturel, ni jardin. Des magasins d’alimentation, collés les uns aux autres aux bas d’immeubles, voilà ce qui est compris chez nos décideurs comme équipements de base. Bien sûr, vous trouverez toujours quelques responsables pour démentir cette vision ‘grisâtre’ des choses, mais au fond ils savent qu’ils ont tout faux. Pour revenir à notre propos, il est temps d’avoir des gens qui s’inquiètent sur cet état de fait et qui travailleraient à mettre des gens qui pensent la ville au lieu d’incultes qui ont dévisagé Oran et les autres villes d’Algérie. Ce serait bien que les futurs députés prennent en charge cette préoccupation citoyenne, une fois installés à Alger, en proposant des textes de loi au lieu d’attendre que le gouvernement le fasse à leur place.
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