Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le voleur revient Si tout le monde s’accorde, aujourd’hui, à reconnaître que la contribution des services de sécurité a été décisive dans la lutte contre le terrorisme qui avait ensanglanté l’Algérie, le combat mené par la presse l’aura été tout autant. Car, au moment où l’Algérie tombait dans l’embuscade du «Qui tue qui», était l’otage de Sant’Egidio ou que le combat légitime était insidieusement noyé dans le feuilleton des dépassements, des journalistes tombaient pour faire entendre cette voix bâillonnée jusqu’à l’étouffement, pour rétablir la vérité qui a fini par éclater et qui a consacré la victoire d’une lutte juste à laquelle la communauté internationale, penaude, rend et continue de rendre hommage. Si la priorité, imposée par des impératifs qui mettaient en jeu la survie d’une nation, commandait aux journalistes de faire leur devoir, parce que le danger était physique, la menace plane toujours. Il ne s’agit plus de la question du terrorisme qui a été réglée, même si des coups de feu sont tirés ici et là, mais d’autres dangers qui ont fleuri à l’ombre de la décennie rouge. La corruption, l’insécurité, le banditisme, le passe-droit, le déni de droit, le délit d’initié, l’impunité, les trafics en tous genres et le bradage de la souveraineté nationale au profit d’une caste qui n’avait pas hésité à se cacher derrière une plume au moment où bombes, voitures piégées et TPI menaçaient physiquement. Autant de dangers qu’il faut dénoncer et combattre comme l’avaient fait des journalistes qui ne pourront, aujourd’hui, ni être poursuivis pour leur écrits ou être emprisonnés pour avoir exprimé un avis ou alerté l’opinion sur un danger imminent, car ayant payé un prix plus cher, le don de soi. Ces sacrifices ne doivent pas être oubliés. Et si le combat décisif de nos soldats (tous corps confondus) a été méritoirement glorifié, il ne faudrait pas réserver aux journalistes, la récompense de Sinimmar. Il ne faudrait pas que le journaliste redevienne ce voleur qui «dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, et qui ne sachant rien faire de ses mains, rien d’autre que ses petits écrits (...) recommande à ses enfants de ne pas dire dehors le métier qu’il fait. Et pour qu’il ne soit plus «ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice» parce qu’il est le témoin de son peuple, il ne faut plus l’emprisonner. Le faire c’est prendre le relais du couteau du terroriste qui l’égorgeait quand il criait, non pas pour qu’on vienne à son secours, mais pour faire entendre la voix de ceux qui se terraient ou que l’on accusait.
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