Algérie


Zapatero ne répond plus Le chef du gouvernement espagnol aura tenu jusqu’à la dernière minute. Jusqu’à 9h moins une minute, le 30 décembre dernier. Jusqu’à cet instant où la bombe posée par l’ETA dans le terminal T4 de l’aéroport Barajas de Madrid a explosé, occasionnant d’importants dégâts matériels, de nombreux blessés et deux morts. Jusqu’à la dernière minute, José Luis Zapatero a bravé les critiques les plus acerbes de l’opposition de droite et plus encore, celles de son propre camp qui lui enjoignait de cesser toute discussion avec les terroristes. Ces mêmes détracteurs de droite, qui lui ont asséné les attaques les plus virulentes, ont connu les mêmes déconvenues en 1996. Ils ont bien essayé de négocier: le résultat fut une série d’attentats dans Madrid, dont l’un a failli coûter la vie à leur leader J. M. Aznar. Zapatero aura donc joué sa crédibilité et le prestige factice que lui donne sa position de chef de gouvernement. Il a perdu son pari fou d’amener les plus durs des indépendantistes basques à déposer les armes «tout comme l’ont fait en Irlande les gens du Sean Fein», se plaisait-il à répéter. Le plus cocasse dans l’histoire, c’est bien les appels de Batasuna à «reprendre les discussions» tout juste après l’attentat... Personne n’a, une seule seconde, accordé un quelconque crédit à cet appel d’Otegui, le porte-parole de la vitrine politique de l’ETA, pourtant elle-même sous le coup d’une interdiction d’activer. La conférence de presse du ministre de l’Intérieur, Alfredo Rubalcaba, fut brève voire laconique: «Je viens vous annoncer la mort du processus de négociations avec l’ETA. Et quand je vous dis mort, je n’entends pas suspension, j’entends arrêt total et définitif. Le terme négociation ne peut en aucun cas s’accommoder d’être accompagné de violence. Il est absurde de poursuivre dans une voie sans issue. Le gouvernement met fin aux discussions». Le tout, à présent, est de savoir comment les choses vont évoluer au sein même de l’ETA. S’il est prouvé que les caciques de l’organisation sont hors de course et ont même choisi l’exil pour fuir les foudres des nouvelles recrues, ces dernières ont depuis longtemps intégré des valeurs qui n’ont plus rien à voir avec l’autodétermination du pays basque.



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