Algérie

Qui dit que Chavez est antidémocrate ?



Le président vénézuélien Hugo Chavez a essuyé un revers électoral avec le refus d'une majorité de ses compatriotes d'entériner son projet de révision de la constitution, qui lui aurait, entre autre, permis de briguer d'autres mandats après celui dont il est investi jusqu'à 2013. Chavez a immédiatement admis sans détour l'échec que lui a infligé l'électorat vénézuélien. Ce n'est pas là assurément le comportement d'un dictateur. C'est pourtant ce costume que ses détracteurs nationaux et étrangers lui ont taillé pour contester sa politique et ses orientations. S'il est réellement ce que ses ennemis prétendent, Chavez aurait pu «tripatouiller» à sa guise les urnes du référendum, empêcher de mille et une façons ses opposants de mener campagne contre son projet. Il n'y a rien eu de cela: les anti-Chavez ont mené une féroce campagne et le scrutin référendaire s'est déroulé dans les plus parfaites conditions de régularité et de transparence. Chavez a certes perdu sa bataille référendaire. Cela ne le discrédite pas pour autant, car il a démontré à l'opinion qu'il n'est pas le dictateur que l'on a stigmatisé. Le président vénézuélien a sans conteste mal apprécié les réticences naturelles que son projet de révision de la constitution a suscitées parmi ses concitoyens, même chez certains d'entre eux qui ont voté pour lui en tant que candidat à la magistrature suprême. Leur refus de lui octroyer le «blanc-seing» qu'il a demandé à travers son projet référendaire n'équivaut nullement à un désaveu de la politique qu'il mène à la tête de son pays. Les Etats-Unis et les autres Etats occidentaux que Chavez horripile sont désormais mal venus de le traiter d'antidémocrate. Son échec n'entame en rien la légitimité qu'il a obtenue par les urnes et tous les observateurs s'accordent à admettre qu'il n'a en rien affecté la popularité dont il jouit auprès de son peuple et d'une grande partie de l'opinion internationale. L'homme s'est au contraire grandi aux yeux de ces milieux par son comportement dans la défaite électorale. Chavez ne s'est en tout cas nullement déclaré abattu par son revers et a affirmé sa détermination de poursuivre la politique et les engagements pour lesquels les Vénézuéliens l'ont investi de la plus haute charge. Certainement avec beaucoup plus de persévérance, maintenant qu'il est avéré que ses adversaires intérieurs ont bénéficié ouvertement de l'appui médiatique, propagandiste et sous d'autres formes encore des milieux étrangers qu'il dérange. On peut ne pas adhérer aux principes doctrinaux dont se revendique le président Chavez, mais on ne peut lui refuser d'être un démocrate, au sens où il respecte la souveraineté populaire et se plie à sa volonté, comme il l'a superbement démontré dimanche. Ce qui n'est pas le cas pour ses ennemis politiques qui ont cherché à l'abattre par les moyens les plus antidémocratiques qui soient. Chavez a donc certes perdu électoralement, mais gagné moralement sur ses ennemis et détracteurs.


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