Algérie

Questions directes, réponses elliptiques



Enpremière lecture de la réponse dilatoire faite par le président Bouteflika à la question directe posée par le journalqatari «El Arab» de savoir s'il allait amender la Constitution, le premierréflexe est de considérer qu'il a botté en touche pour préserver le secret surson intention réelle. Mais en décortiquant le contenu de la digression qu'il adéveloppée pour esquiver une réponse abrupte, l'on se rend compte qu'il alaissé transparaître l'indice que le projet d'une révision de la Constitution est belet bien arrêté. Le chef de l'Etat a en effet avancé le postulat «que touteconstitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions» à lalumière des difficultés qui en seraient résultées dans la gestion de l'Etat etdes besoins nouveaux pour une meilleure visibilité de la relation entre lesinstitutions de l'Etat et entre ce dernier et la société, «dans le sens del'édification du système qui permet de réaliser un renouveau national».Ledéveloppement recoupe nettement les arguments avancés par Abdelaziz Belkhadem pour justifier la demande formulée au nom du FLNde la révision de la Constitution. Preuve s'il en est que Bouteflikaa fait siennes les raisons invoquées par le FLN et qu'à ses yeux, la situationdans le pays appelle à une retouche de la loi fondamentale qui devraitpermettre de dépasser les difficultés apparues du fait des dispositions maladaptées de la constitution actuelle.Sansle dire franchement, Bouteflika a donné ainsi, denotre point de vue, à comprendre qu'il n'a nullement remisé son projet derévision.Saréponse à l'autre question posée par le journal qatari concernant l'électionprésidentielle de 2009 peut elle aussi apparaître un faux-fuyant qui n'éclaireen rien sa position sur le sujet. Il s'est en effet contenté d'assurer que cetévènement se tiendra dans les délais fixés par la Constitution et quetoutes les dispositions seront prises pour permettre au citoyen algériend'exercer son droit à choisir son président en toute conviction, souverainetéet liberté. Bouteflika n'a pas ainsi répondu àl'interrogation ayant trait à ce que sera sa décision en prévision de cette échéance. Mais il a indirectement infirmé la spéculation quifait entrevoir que faute d'un consensus sur le projet de révision de la Constitution, lesdétenteurs du pouvoir se seraient entendus sur un arrangement prolongeant dedeux années le mandat présidentiel en cours de Bouteflika.Iln'est donc question ni d'une présidentielle anticipée, comme certaines rumeursen ont colporté la possibilité, ni d'une rallonge de mandat. Et si, comme nousle pensons, Bouteflika n'a pas du tout renoncé àbriguer un troisième mandat, il en devient évident que la révision de la Constitution ne vapas tarder à être soumise à validation, soit au peuple par la voie duréférendum, soit au Parlement.



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