Algérie

PROCHE-ORIENT



PALESTINE Arafat tente de calmer le jeu Ce qui devait arriver arriva après la confusion de ces dernières 48 heures : la journée d?hier a été marquée par des affrontements interpalestiniens ayant opposé des militants des Brigades des martyrs d?Al Aqsa liées au mouvement Fatah de Yasser Arafat et des membres des services de renseignements militaires sous le commandement de Moussa Arafat. La nomination dimanche de ce dernier, neveu du président de l?Autorité palestinienne à la tête des services de renseignements, avait mis le feu aux poudres. Qualifié de « symbole de la corruption », Moussa Arafat n?a pas résisté longtemps à la colère de la foule pour abdiquer non sans avoir tenté une démonstration de force dans les rues de Ghaza en improvisant une marche de soutien à sa personne qui avait failli tourner au carnage. Le pire a été finalement évité dans la mesure où l?on n?avait enregistré que des blessés. Mais le spectre d?un retour des vieux démons des luttes fratricides interpalestiniennes qui avaient par le passé causé un préjudice incommensurable à la lutte du peuple palestinien plane toujours. Yasser Arafat a recu cinq sur cinq le message de la population et des milices armées sous le commandement du Fatah qui ont tenu par ces actions de rue à exprimer haut et fort leur désir de voir l?Autorité palestinienne faire le ménage dans ses institutions en accélérant le processus de réformes et en moralisant la vie publique. Le président de l?Autorité palestinienne a décidé hier d?annuler la nomination de son neveu par qui les émeutes sont arrivées et de désigner le général Majaïda à sa place à la tête des services de renseignements pour l?ensemble des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Ghaza. L?indésirable Moussa Arafat se voit malgré tout confier le poste de responsable des mêmes services, mais uniquement au niveau de la bande de Ghaza. Le général Ismail Jaber dirigera les services de renseignements pour la Cisjordanie. Le président de l?Autorité palestinienne n?avait jamais pensé que la menace pouvait venir de l?intérieur, des Palestiniens eux-mêmes qui ne se privent plus désormais de demander des comptes à leurs dirigeants dont certains se sont outrageusement servis de la cause palestinienne pour s?en mettre plein les poches. Israël jubile L?actualité mouvementée de ces derniers jours est venue lui rappeler avec fracas cette vérité. Le feu est à présent dans la maison palestinienne. Yasser Arafat est appelé à prendre des décisions rapides et les bonnes décisions. D?autant que le Premier ministre Ahmed Qorei ne lui facilite pas la tâche avec ses velléités de démissionner de son poste. Sa demande pour quitter le gouvernement avait été rejetée dimanche par le président palestinien, mais les proches du Premier ministre indiquent que M. Qorei est déterminé à remettre le tablier. Le Conseil des ministres palestinien s?était réuni hier sous la présidence de Yasser Arafat pour tenter de dénouer la crise politique ouverte par la menace de démission de Ahmed Qorei et d?analyser les graves événements qui ont secoué ces derniers jours la bande de Ghaza pour éviter des dérapages dont nul ne pourra prédire l?issue. Si les langues commencent désormais à se délier y compris de l?intérieur du mouvement Fatah de Yasser Arafat pour appeler à la nécessité d?assainir les rouages des institutions palestiniennes en les expurgeant des éléments opportunistes qui confondent militantisme et affairisme, il demeure que des appels à la vigilance sont lancés par les autorités palestiniennes pour ne pas donner l?occasion à l?ennemi d?exploiter ces problèmes internes pour fragiliser la cause palestinienne. Ce qui s?est passé ces dernières heures à Ghaza n?a pas laissé indifférents la classe politique et les médias israéliens qui se sont emparés avec délectation de ces événements pour tenter de convaincre l?opinion internationale qu?ils avaient raison de dire que les Palestiniiens n?ont pas d?interlocuteur fiable et accepté par la population avec qui Israël peut entamer des négociations et faire la paix. Même si les troubles qu?a connus Ghaza ont des causes internes, les avis convergent dans les milieux palestiniens pour pointer un doigt accusateur vers Israël qui ne serait sans nul doute pas étranger à ces journées d?anarchie vécues dans les territoires palestiniens. C?est un argument de plus dont les détracteurs de Yasser Arafat avec à leur tête les Américains qui cherchent à le mettre à la retraite vont certainement se saisir pour précipiter le départ du président palestinien. Le calendrier de la mise en ?uvre de « la feuille de route » prévoyant l?établissement de l?Etat palestinien à l?horizon 2005 est déjà sérieusement compromis comme l?a confirmé hier au Koweït le secrétaire d?Etat adjoint américain Richard Armitage.



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