Algérie

Procès de la BCIA



Les avocats de la défense contestent l’expertise Les affrontements verbaux entre les avocats de la défense et l’expert ont fait la une de l’audience d’hier, au cours de laquelle les robes noires ont tenté de remettre en cause son rapport d’expertise. Par ailleurs, le témoi-gnage du directeur général de la BEA d’Alger et celui du directeur de Star Hana n’apporteront pas de faits saillants. Au dernier jour de la troisième semaine du procès de la BCIA, les avocats de la défense sont intervenus, tenant à obtenir des éclaircissements sur l’expertise faite par M. Djaafri Mokhtar. Les débats ont ainsi été chauds entre l’expert et ces défenseurs, qui sont même montés au créneau et reproché à l’expert d’avoir tenu des propos pouvant être qualifiés de diffamatoires, citant les qualificatifs utilisés auparavant par l’expert. La virulence des échanges verbaux a provoqué une suspension d’audience décidée par le président afin de calmer les esprits qui s’étaient quelque peu surchauffés. Par la suite, l’avocat du mis en cause Ouala, dont l’expertise a déterminé le préjudice qu’il a causé à 5.939.492.000 dinars, reviendra sur les déclarations faites par l’expert, lui demandant de lui expliquer sur quoi il s’est basé pour avancer que le mis en cause faisait profiter les clients de l’argent qui sortait de son compte? L’expert répondra qu’il n’a pas avancé de tels propos. Toujours concernant ce prévenu, son défenseur demandera à l’expert si, au niveau du rapport d’expertise, le nom de son client est mentionné, comme il demandera aussi qui empêchait les virements de compte à compte et pourquoi la traite de 11 milliards qu’on impute à son client, et qu’il a payée, précisera-t-il, n’est pas mentionnée. Trois questions qui mettent dans l’embarras l’expert qui dira simplement que le nom de ce client n’est pas mentionné dans le rapport d’expertise comme ayant causé un préjudice quelconque. D’autre part, un autre avocat reviendra également sur les qualificatifs utilisés par M. Djaafri, lui reprochant de s’être ainsi substitué au magistrat instructeur, lorsqu’il s’est permis de parler de détournement, avant de lui demander s’il peut lui expliquer cela. Avant que l’expert ne réponde, un autre défenseur lui demandera d’être bref dans ses réponses, ce qui ne plaira guère au représentant du ministère public qui rappellera à l’ordre cet avocat. Toujours est-il que les avocats de certains inculpés essayeront, coûte que coûte, de remettre en cause le rapport de l’expert, revenant sans cesse sur le montant du préjudice mentionné. Intervenant à son tour, l’avocat de Bengaraa, Me Zahdour, ira jusqu’à réfuter la compétence de l’expert, déclarant que ce dernier n’a pas reçu d’accord du ministère, comme il n’a pas prêté serment auprès du juge, de même qu’il n’a pas entendu les mis en cause. Pour clore ce point, il reviendra sur les propos que M. Djaafri avait tenus la veille et qu’il juge diffamatoires. Le ton montera alors d’un cran et c’est le procureur qui rappellera à l’ordre l’avocat. Ce dernier répliquera qu’il n’est pas de son ressort de lui faire des remarques et que cette tâche revient au président de l’audience. C’est toujours dans cette atmosphère tendue que les débats se poursuivront. L’expert reviendra sur le rapport fait sur ce client et où l’expertise a conclu à un préjudice de 101.931.741,09 DA. Avançant que ce dernier avait présenté un chèque trois fois de suite au niveau de la BEA pour être encaissé, qu’il lui fut retourné deux fois et qu’au bout de la troisième, il l’encaissera finalement grâce à une traite avalisée par la BCIA. Ce qui est impossible, précisera-t-il, car l’agence BEA à laquelle a été présenté le chèque sans provision de 2 milliards 300 millions de dinars, aurait dû saisir la Banque centrale et retirer au bénéficiaire son carnet de chèques. Le comble, ajoutera-t-il, est qu’il a réussi à l’encaisser. «Voilà ce que j’appellerais de la complaisance», dira-t-il enfin. Une seconde fois, l’audience fut suspendue.A la reprise, le directeur général ‘service crédit’ de la BEA d’Alger, M. Alma Bouasif Yahia, sera entendu. Il expliquera que tous les dossiers de crédit de la BEA se faisaient au niveau central, ajoutant toutefois que le crédit ne pouvait dépasser les deux millions de dinars. Concernant la demande faite par l’agence BEA 74, et qui concerne les traites avalisées par la BCIA, ce même responsable expliquera qu’effectivement, en 2002, l’aval a été donné à cette agence pour escompter les traites de la BCIA. Un autre témoin sera également entendu en cette dernière journée; il s’agit du directeur de la société d’assurances Star Hana, dirigée par Kharoubi Chakib Taoufik. L’intervenant expliquera à l’assistance, qu’à l’éclatement de cette affaire, son patron est allé le voir, chez lui, lui demandant de lui signer un certain nombre de contrats d’assurance. Devant son refus, dira-t-il, son patron s’est emporté et est devenu menaçant. Signalons qu’au cours de cette journée, neuf détenus ont bénéficié de soins pour différents malaises, dont des troubles de la tension et gastriques. Ces derniers ont été pris en charge par un médecin qui se trouvait sur place. Enfin, il importe de signaler que l’audience de samedi prochain débutera avec les plaidoiries de la partie civile. Hasna Yellès



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