Algérie

Prêt algérien accordé au FMI : quel bénéfice peut-on en tirer ' Economie : les autres articles



Prêt algérien accordé au FMI : quel bénéfice peut-on en tirer '                                    Economie : les autres articles
L'engagement financier de l'Algérie s'ajoute ainsi aux 456 milliards de dollars déjà promis par les pays membres.
Faut-il prêter au FMI ou non ' La problématique née au lendemain de l'appel lancé à l'Algérie par l'institution financière pour renflouer ses caisses refait surface, aujourd'hui, après que les pouvoirs publics aient décidé, jeudi dernier, d'accéder à la demande du FMI et de participer, ainsi, «au renforcement de ses capacités pour venir en aide aux pays en difficulté, à la faveur de la crise qui touche plusieurs régions du monde, principalement l'Europe». Le communiqué du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie souligne, à ce propos, que l'Algérie a décidé de participer à l'emprunt lancé par le FMI avec 5 milliards de dollars, considéré comme un montant d'un niveau intermédiaire.
Cette participation s'effectuera sous forme d'achat de titres libellés en droits de tirage spéciaux (DTS). Cependant, aucune explication n'est venue éclairer l'opinion publique sur les éventuels bénéfices que l'Algérie peut en tirer pour son économie. C'est d'ailleurs toute la question qui a alimenté la polémique entre économistes favorables à l'acquisition de DTS et ceux qui le sont moins. Pour Kamel Benkoussa, trader à Londres, prêter au FMI est «une aberration totale», en ce sens que l'argent algérien prêté sera destiné à «aider d'autres pays qui demain produiront, s'ils sortent de la crise, et exporteront vers l'Algérie». Il propose en revanche «d'investir dans le développement industriel de l'Algérie et d'en saisir les opportunités extérieures». Et d'expliquer : «A partir du moment où la crise perdure, il y a des opportunités d'acquisition d'actifs.»
Pour sa part, l'économiste M'hamed Hamidouche analyse la décision des pouvoirs publics sous un autre angle. Il considère qu'elle «revêt un caractère des plus stratégiques depuis l'indépendance du pays». Selon lui, l'acquisition de DTS au sein du FMI «assure la durabilité de la politique monétaire de l'Algérie», dans la mesure où celle-ci donne droit à l'Algérie à «une inscription dans le bilan de la Banque d'Algérie». Sur le plan de politique monétaire, la détention de DTS «permet la création de monnaie locale en contrepartie. Elle ouvre également droit à une rémunération décidée par le conseil d'administration du FMI, en fonction des ressources engendrées. Ces rémunérations ne sont certes pas très conséquentes, mais elles engendrent des ressources», explique l'économiste.
Toutefois, il trouve que cette acquisition s'est faite «timidement», puisque 5 milliards de dollars ne représentant qu'environ 1% de l'actif détenu par la Banque d'Algérie. Néanmoins, «la détention de DTS pourrait permettre d'adopter des politiques d'influence par le biais du FMI et de faire du lobbying en association avec d'autres pays afin d'orienter certaines décisions de l'institution financière à impact direct ou indirect sur l'économie nationale», conclut notre interlocuteur.
Quoi qu'il en soit, la décision des autorités algériennes ne pouvait que réjouir le FMI. Sa directrice générale, Christine Lagarde, a indiqué, hier dans un communiqué, que «l'engagement de l'Algérie a démontré sa volonté de soutenir l'effort de coopération en cours pour renforcer la stabilité économique et financière dans l'esprit du multilatéralisme». L'engagement financier de l'Algérie s'ajoute ainsi aux 456 milliards de dollars déjà promis par les pays membres pour renforcer la capacité du FMI à lutter contre la crise, portant, désormais, le montant global des engagements des créanciers à 461 milliards de dollars.
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