Algérie

Peter Donnerbauer. Directeur général de Siemens Algérie


« Notre grand intérêt va vers le ferroviaire » Peter Donnerbauer est le directeur général de Siemens Algérie et président de la chambre algéro-allemande de l?industrie et du commerce. Rencontré en marge du forum algéro-allemand des affaires, il nous a parlé des activités, des projets et des investissements du groupe en Algérie. Le montant des ventes de la filiale de Siemens en Algérie a atteint 148 millions d?euros durant l?exercice fiscal 2005. Ce chiffre concerne l?ensemble de ses activités. Le groupe Siemens est-il intéressé par le processus de privatisation en Algérie ? Il y a eu un appel d?offres récemment pour la fourniture de 64 automotrices par la société nationale de transport ferroviaire (SNTF) pour la région d?Alger. Elles seront utilisées sur les voies qui sont en train d?être électrifiées pour un réseau de 320 km. Une fois cette opération terminée, il y aura une sorte de train RER comme à Paris, c?est-à-dire un réseau de train urbain qui servira les agglomérations de la zone d?Alger. Pour la réalisation de ce projet, la SNTF a fait une offre et cinq compagnies sont en course dont Alstom, Bombardier. Nous avons soumissionné en partenariat avec la société algérienne Ferrovial, située à Annaba de sorte que si on emporte le projet, nous ferons l?assemblage final au niveau de l?usine de Ferrovial. C?est la première étape. Ainsi on aura une base en créant une activité qui peut être développée chez eux. Dans une deuxième étape on va négocier une prise de participation dans le capital de Ferrovial comme on l?a fait avec Estel la filiale de la SNTF. Siemens va ainsi renforcer sa présence en Algérie. Quels sont les investissements consentis jusqu?à présent ? C?est le troisième projet d?investissement de Siemens en Algérie. Le premier, c?est Estel. Le deuxième, et on est toujours en négociations avec Sonelgaz, c?est la construction d?une centrale électrique à Cherchell. On a déjà signé la lettre d?intention. Dans ce projet, une prise de participation du fournisseur est exigée. Elle sera de l?ordre de 40 à 50 millions d?euros. Mais là aussi on est en compétition avec SNC-Lavalin. Le troisième projet c?est avec Ferrovial. Siemens est présent en Algérie depuis août 1962. On a 350 employés. On n?a pas d?usine de fabrication. Combien comptez-vous investir en 2006 ? Cela dépend des opportunités. On prospecte pour voir là où il y a des possibilités comme dans le cas de Ferrovial. Depuis deux ans, nous suivons son évolution pour voir si on peut entrer dans son capital. Mais il faut dire qu?à l?époque, il n?y avait pas assez de commandes. Mais avec l?appel d?offres de la SNTF, on a constaté qu?on pourra avoir un plan de charge. Mais il y a plusieurs d?autres opportunités qui méritent d? être développées. Actuellement, notre grand intérêt va vers le domaine ferroviaire car il y a un grand potentiel pour les prochaines années. En dehors du ferroviaire, quelles sont vos activités en Algérie ? On est en négociations avec l?entreprise du Métro d?Alger (EMA) dans le cadre du projet du Métro d?Alger. Nous allons signer un contrat pour le volet électrique. La signature est prévue pour ce mois-ci. Le tunnel est en voie de finalisation par le groupement algéro-allemand Devidad et Cosider qui vont terminer les travaux en juin 2006. Ce que nous sommes en train de négocier avec l?EMA c?est pour la pose de voies et toute la partie alimentation électrique, sécurité, télécommunication, mais aussi la finalisation des stations. On espère commencer en janvier et tout sera prêt en 2008. Nous sommes aussi les fournisseurs des opérateurs de téléphonie mobile Djezzy et Nedjma. Est-ce que vous envisagez des investissements directs en Algérie ? Pour les télécommunications, nous avons suivi le cas d?Ericsson qui a investi à Tlemcen. Ce groupe est en train de diminuer sa production car dans les nouvelles technologies, il est difficile de centraliser un investissement. Pour l?Algérie, ce n?est pas intéressant de construire une usine pour la fabrication de portables et dont la production oscille entre dix et quinze millions de pièces par an. Ce n?est pas intéressant car pour cette activité, on a pas besoin de beaucoup de main-d??uvre : ce sont les machines qui font pratiquement tout alors que l?Algérie a besoin d?investissement qui crée des emplois. Nous avons une usine en Chine où seulement 700 personnes (qui travaillent selon le système 3 fois 8) qui produisent annuellement 15 millions de portables. Ce n?est donc pas dans l?intérêt de l?Algérie. Mais dans le cas de Ferrovial, nous recherchons du personnel qui a des connaissances en mécanique. C?est mieux indiqué pour l?Algérie. Les portables par contre, c?est le produit par excellence qu?il ne faut pas fabriquer en Algérie. La transformation des matières premières à partir du pétrole peut être également envisagée. C?est-à-dire ce qu?on appelle l?industrie pétrochimique. Dans ce cas, on peut avoir une plus-value.
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