Algérie

Offense



Le visage rougi par la colère, elle s'adresse aux policiers de faction qui, assis tranquillement dans leur loge, semblent dérangés par la jeune fille.- C'est une bande de voyous qui ne cessent de lâcher des obscénités et me suivent depuis que j'ai quitté la rame de métro.
Ils sortent de la cabine dans un flegme déconcertant et regardent autour d'eux les passants qui défilent d'un pas pressé.
- Mais où sont-ils, on ne les voit pas '
- Ils étaient là, ils viennent de monter l'escalator, ils sont trois. Ils me collaient et lançaient des injures en me traitant de tous les noms. Cherchez-les, faites quelque chose.
Outrée, au bord des larmes, la victime insiste.
- Ils sont partis. Il fallait nous avertir tout de suite.
- C'est ce que je fais.
Les agents font quelques pas, regardent les escaliers mécaniques et, d'un air «désolé» ajoutent :
- Ils se sont volatilisés.
Frustrée, elle rouspète.
-Vous ne pouvez pas demander à vos collègues qui sont dehors d'essayer de les rattraper '
- Mademoiselle, ils sont déjà loin.
Quelques badauds ralentissent en tendant l'oreille puis poursuivent leur chemin. D'autres scrutent la jeune fille en marmonnant des commentaires du genre «elle est mignonne», «elle ne se laisse pas faire» ou encore «pourquoi elle se donne en spectacle, elle n'avait qu'à se boucher les oreilles».
Déçue, elle abandonne et quitte la station en ravalant ses sanglots tout en exprimant sa révolte. Une dame s'approche d'elle, la calme en l'encourageant à ne pas se laisser humilier de la sorte et à dénoncer ce genre de violence.
«Il ne faut pas vous taire. Et ne vous sentez surtout pas coupable.»


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