Algérie

Occupation des espaces et droits de place


Un filon non exploité à Oran Piétinant royalement la réglementation régissant les espaces publics, de plus en plus de marchands n’hésitent plus à marquer les frontières de leurs territoires. Ainsi, il y a deux jours de cela, des marchands de légumes et fruits ont délimité les espaces qu’ils convoitent dans les alentours immédiats du marché-couvert (?) des Amandiers. Pour interdire aux autres de s’y installer, ils y ont, tout simplement, inscrit en grands caractères, leurs noms ou initiales. A l’intérieur de l’enceinte commerciale et, exception faite de trois ou quatre étals, les autres marchands de poissons, légumes, fruits et bouchers, préfèrent exposer leurs produits sur la voie publique. Ainsi, chaque matin que Dieu fait, les lieux deviennent, tout simplement, interdits à la circulation automobile. Pour rendre encore plus insupportable cette situation, des dizaines de charrettes à traction animale, des étals improvisés et d’immenses quantités de légumes, de fruits, de poissons et de pain, obstruent la circulation piétonne. Les pouvoirs publics étant totalement absents, les oignons, patates, courgettes, le pain et les poissons semblent faire bon voisinage avec les crottes, bouses et autres excréments d’où se dégagent des émanations pestilentielles. Ainsi, en essayant de faire vos emplettes, vous êtes prévenus : au cas où vous échapperiez aux pickpockets qui vous prennent en charge dès votre arrivée, votre vue et votre odorat sont immanquablement agressés par cette vision d’un autre âge ainsi que par les mauvaises senteurs. Au moment de plier bagages et faire le bilan de leur journée, les marchands vident légumes, fruits, poissons et viandes avariés sur la voie publique. Souvent aussi, d’importantes quantités de pain du jour sont carrément jetées, n’importe où et n’importe comment au moment même où, des conférences internationales sont consacrées à la faim et à la cherté de la vie à travers le monde. Chose curieuse, à quelques pas seulement des monticules de pain, de légumes et de fruits, négligemment jetés, des dizaines de pauvres hères tendent la main et supplient les passants de leur faire l’aumône. Pour inciter les croyants à porter la main à la poche, d’importantes files de mendiants (?), bien habillés et le visage rayonnant de santé, occupent les marches menant à la grande salle de prière de l’imposante mosquée El-Feth. Aux Amandiers donc et un peu partout ailleurs, des gens se comportent toujours comme en «bled siba» ou zone de non-droit. Ceci au moment même où les autorités locales doivent courir après les 80 milliards de centimes dont elles ont besoin pour couvrir les frais induits par les récentes augmentations de salaires et autres régularisations des personnels. Au fait, les lois et règlements régissant l’occupation des espaces publics, sont-ils toujours en vigueur? Si tel est le cas, pourquoi alors ne pas les appliquer, faire d’une pierre deux coups et joindre l’utile à l’agréable? La voie publique étant destinée à la circulation, son utilisation à d’autres fins, surtout par des commerçants, doit être réglementée et payante. Dans ce même registre, mettant à profit la saison estivale et le rush sur Oran, la plupart des cafétérias, restaurants, crémeries et fast-foods élèvent des extensions de leurs espaces pour assurer un meilleur confort à leur clientèle. En agissant de la sorte, ces commerçants réalisent des bénéfices substantiels au détriment de la collectivité locale et du contribuable qui participent au financement de l’aménagement de ces espaces, à leur entretien ainsi qu’à leur maintenance. En privant le Trésor de rentrées provenant de la perception des droits de place, extensions et panneaux publicitaires, l’Administration communale ne concourt-elle pas à l’appauvrissement des administrés? Nemili M.
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