« Ô Dieu soigne mon caractère et ma moralité comme tu as soigné ma création»

« Ô Dieu soigne mon caractère et ma moralité comme tu as soigné ma création» L’éducation esthétique dans la Sunna La Sunna s’est toujours intéressée au détail et à la pratique quotidienne. C’est de la Sunna que nous avons emprunté ces récits pleins d’enseignement qui nous initient à l’exercice de l’esthétique et à l’édification d’une vie harmonieuse. Suivant le récit d’Ibn Messaoud, qu’Allah le bénisse, le Prophète a dit: «Quiconque éprouve dans son coeur le moindre sentiment de supériorité, aussi infime soit-il, ne sera pas admis au Paradis. Un homme dit alors: Les hommes aiment porter de beaux habits et de belles chaussures. Et le Prophète de conclure: Allah est Beau et Il aime la beauté.» Quant à l’esprit de supériorité, il n’est qu’ingratitude et mépris.«Allah est Beau et Il aime la Beauté»: voilà une vérité absolue et d’une importance capitale car elle implique donc que le fait de porter de belles chaussures, de beaux habits et d’avoir une apparence soignée ne relève pas du tout de cet esprit de supériorité contre lequel le Prophète nous a mis en garde. Au contraire, c’est quelque chose qu’Allah apprécie ; par contre, comme il est bien précisé dans le récit, le moindre soupçon d’esprit de supériorité, interdit l’accès au Paradis. Que l’homme aspire fortement, et de manière naturelle et innée dans la plupart des cas, à créer la beauté ne relève donc pas d’une certaine folie des grandeurs mais fait partie des choses qu’Allah apprécie car Allah le Très Haut est Lui-Même Beau et Il aime la beauté. Dans ses récits, Malik attribue à Omar Ibn Khattab les paroles suivantes : «J’aime voir le lecteur porter des habits d’un blanc immaculé.» Selon Ibn Abdelbar, «dans ce contexte, le lecteur signifie l’ascète, celui qui renonce aux plaisirs du monde pour se vouer au culte d’Allah; les lecteurs comprennent les serviteurs d’Allah et les théologiens....» Ibn Abdelbar ajoute que: «Les paroles de Omar, le Compagnon du Prophète rapportées dans ce récit montrent bien que l’ascétisme et l’adoration d’Allah ne doivent pas se pratiquer dans des habits grossiers et sales car Allah le Très Haut est Beau et Il aime la beauté, et l’habillement de l’Envoyé d’Allah constitue un modèle dans le genre.» D’autre part, d’après le récit d’Abi Horayra, le Prophète a dit: «Craignez les deux maudits,» c’est-à-dire ceux qui provoquent la malédiction. «Et qui sont ces deux maudits, Ô Messager d’Allah?» lui demanda-t-on.» Celui qui fait ses besoin sur la voie publique ou dans un endroit ombragé». Celui-là s’expose à la malédiction, chose que le Prophète proscrit et contre laquelle il faut se prémunir. Choukani explique que «La finalité de ce hadith est d’empêcher les gens de créer du désordre préjudiciable aux autres musulmans.» Ces divers exemples illustrent naturellement la dégradation de la beauté et, par conséquent, celle de l’environnement dans lequel nous évoluons. Comme le souligne Choukani, ce maudit comportement porte aussi préjudice à la vue, à l’ouïe, à l’odorat à tous les sens de l’homme. Dans un autre hadith, celui d’Abi Daoud et d’Ibn Maja, s’ajoute aux exemples du chemin et de l’endroit ombragé, celui des «abreuvoirs» dont la pollution est dénoncée, ces lieux étant des voies de passage de l’eau. Selon Abi Horayra, le Prophète a dit : «Les articles de foi sont au nombre de soixante ou soixante-dix. Le plus important est : Il n’y a d’autre dieu qu’Allah, et le moins important est l’éloignement de tout dégât ou préjudice de la voie publique. La pudeur fait aussi partie de la foi. L’idée principale dans ce hadith est que la préservation de la propreté de la voie publique fait partie des articles de foi. Le but est, bien entendu, que nous gardions notre environnement et nos routes propres et beaux, que nous les protégions contre les saletés et les produits contaminants qui les dégradent et les enlaidissent. Et d’après Anas, l’Envoyé d’Allah a dit: «Cracher dans une mosquée est un péché, et la façon de l’expier est d’enterrer le crachat.» C’est ainsi que nous pouvons préserver la beauté, la pureté et la propreté de la mosquée; un tel comportement, une fois adopté et répandu, vaudra aussi bien à l’intérieur de la mosquée qu’en dehors.   Suite et fin Dr Ahmad Ar-Raissouni