Algérie

Mostaganem


L?opulence côtoie le dénuement à Sidi Lakhdar La commune côtière de Sidi Lakhdar qui avait de sérieuses ambitions pour devenir une agglomération prospère, vient de recevoir la visite d?une commission d?enquête. Probablement diligentée par le ministère de l?Intérieur, son arrivée dans le village, mercredi dernier, a suscité beaucoup de réactions chez la population mais également chez certains élus locaux. Disposant d?une carrière de sable dont elle est actionnaire unique, la commune engrange quotidiennement entre 100 et 200 millions de cts. Ce qui ne l?empêche pas d?enregistrer un déficit qui dépasse les 4,5 milliards. Un paradoxe qui ne laissera pas insensible la population. Dont les 1 200 habitants du douar Ouled Si Larbi qui abrite la carrière de sable la plus importante de l?Ouest algérien. Son exploitation qui rapporte de considérables recettes n?aura entraîné pour les habitants que poussière et indignité. En effet, le douar doit subir le passage de plus de 200 camions journellement sans en tirer aucun avantage si ce n?est le bruit incessant des moteurs et les énormes nuages de poussière que leur cortège soulève à longueur d?année. La population très pieuse en raison de la proximité du marabout de Kef Lasfar que tout le monde vénère ici, n?en pouvait plus du comportement des camionneurs. Selon des témoignages concordants, les routiers qui se relayent nuit et jour auraient pris la fâcheuse habitude de se faire parfois accompagner de femmes et de s?adonner à la consommation d?alcool. Des comportements qui seraient à l?origine de la protesta de la population, le mois dernier, qui bloquera deux jours durant l?accès à la carrière. L?intervention des gendarmes aura permis le retour au calme sans parvenir cependant à régler le principal problème lié à la détérioration des m?urs. Les habitants qui se sont révoltés ont également réclamé l?adduction de l?AEP dont les canalisations seraient en place depuis une décennie sans qu?une seule goutte d?eau ne vienne étancher leur soif. Il est également reproché aux élus l?adjudication du marché hebdomadaire. Un curieux arrangement A en croire une lettre rédigée par des élus à l?intention du chef de daïra, cette cession aurait fait l?objet d?un curieux arrangement. D?abord sur le prix qui aurait été revu à la baisse. Une perte qui s?élèverait à pas moins de 300 millions de cts que les adversaires du maire expliquent en comparant les prix de cession de 2003 à ceux de 2004 qui se sont élevés, respectivement, à 1 150 millions et 850 millions. Ces derniers reprochent également à l?exécutif d?avoir rattaché la concession des plages de Petit Port et de Aïn Brahim au marché hebdomadaire sans que cette location concomitante ne profite pécuniairement à la commune. Il y a aussi l?abandon du chantier de l?abattoir que l?ancien maire avait fait construire sur fonds propres. Dans les moindres recoins de la commune, des citoyens excédés ne comprennent pas pourquoi cet élu - qui cumulait des mandats successifs depuis les années 1980, dont celui à hauts risques de DEC - a fait l?objet d?un retrait de confiance que nos interlocuteurs qualifient de préfabriqué. Une man?uvre de déstabilisation qui avait été orchestrée par la wilaya et approuvée par les partis influents que sont le RND et Hamas. L?éjection de Kadi Miloud était intervenue en juillet 2003, suite à un litige avec le wali qui aurait argué l?existence d?une dette de 7 milliards de cts pour exiger le versement de 30% des recettes de la commune. Des recettes qui s?élevaient, après seulement 4 mois d?exploitation de la carrière par l?entreprise communale, à pas moins de 8 milliards. Etonnamment, lors de la passation des consignes entre l?ancien maire et son successeur, la fameuse dette de 7 milliards n?apparaîtra dans aucun compte administratif. Ce qui confortera l?idée que l?ancien maire aurait été victime d?une cabale pour l?écarter des affaires de la commune et bloquer son ascension au sein du RND dont il était devenu membre du Conseil national. La commission d?enquête dépêchée par l?Intérieur qui est à pied d??uvre retrouvera-t-elle trace des importantes recettes ? Pourra-t-elle faire la lumière sur l?endettement actuel que nos sources évaluent à pas moins de 4,5 milliards en factures impayées ? Une grande part serait imputable aux énormes frais engagés pour l?accueil du président de la République.
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