Algérie

Même ligne de défense dans l’affaire BCIA



Acquittement des mandants et remise en cause du rapport d’expertise La défense des personnes impliquées dans l’affaire de la BCIA s’est poursuivie jeudi dernier au niveau de la Cour d’Oran. Six avocats représentant cinq prévenus ont plaidé l’acquittement de leurs mandants, selon eux, non responsables de la dilapidation dont ils sont accusés. La défense du prévenu Boukhatem, responsable du service ‘devises’ au niveau de la BEA «Yougoslavie», placé sous contrôle judiciaire, le seul prévenu dont le nom ne figure pas dans la plainte de la DRO et contre lequel la peine de 4 ans de prison ferme a été requise, axera sa plaidoirie sur le fait que son mandant n’avait aucune responsabilité dans la signature de traites. L’avocat abordera toutefois les deux traites du dénommé Ouala, respectivement de 103 millions et 105 millions de dinars, avalisées par la BEA, escomptées par la banque ABC et signées par son client. Il tentera d’expliquer qu’à l’époque, le compte de Ouala était débiteur et que son mandant a agi sur instruction de son supérieur et chef d’agence, Adda Larbi, qui lui aurait donné cet ordre par dérogation écrite et qui était le seul à avoir la clé de forçage d’un compte débiteur, dans ce cas-là celui de Ouala. Il reviendra également sur l’écriture comptable de cette opération qui, avancera-t-il, est également du ressort du chef d’agence de la BEA ‘Yougoslavie’. «Comment se fait-il alors, tonnera-t-il, qu’on l’accuse de ces faits alors qu’il n’avait qu’un pouvoir d’exécutant?» Par ailleurs, l’avocat rappellera que depuis l’éclatement de cette affaire, son client est toujours en poste et qu’il a même été promu à un poste responsable, avant de demander l’acquittement de son client. Les avocats des autres prévenus, qui ont été entendus dans la matinée de jeudi dernier, opteront pour le même genre de défense et demanderont, eux aussi, l’acquittement de leurs mandants. Celui du prévenu Bounab Abderrahmane, accusé lui aussi de complicité et contre qui la peine de 6 ans de prison ferme a été requise, expliquera que le seul tort de son mandant est d’avoir été trop confiant. «En effet, dira-t-il, lorsque le prévenu Sahraoui lui a demandé d’établir un registre de commerce, il n’a jamais pensé que ce dernier allait l’entraîner dans cette affaire. Pour lui, il n’était question que de commerce». Concernant la traite signée par son client, l’avocat expliquera : «Mon client a, certes, signé des documents mais il ignorait totalement ce que traite voulait dire et ce qu’un tel document bancaire signifiait... jusqu’au jour où il sera inculpé de ce fait». Intervenant à leur tour, d’autres avocats essaieront de remettre en cause le rapport de l’expert, expliquant que leurs clients, des commerçants, «ont été induits en erreur par d’autres qui leur ont proposé de signer des traites ou des bons de caisse pour bénéficier de crédits, comme ce fut le cas du mis en cause Sahraoui». «Celui-ci, ajoutera son avocat, a été destinataire d’une proposition de Mohamed Ali Kharoubi. Or, Sahraoui n’a jamais obtenu ce crédit ni bénéficié de marchandises». Au cours de ces trois jours de plaidoiries, près de la moitié des avocats ont plaidé la cause de leurs mandants. Hasna Yellès


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