Algérie

L’ABEF tire la sonnette d’alarme




Les banques dans l’œil du cyclone Le délégué général de l’Association des Banques et des Etablissements Financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, qui était l’invité jeudi de l’émission Forum de la Chaîne II, a déploré la série d’incidents regrettables, de véritables «séismes», qui ont, selon lui, secoué la place financière algérienne. Abderrahmane Benkhalfa révèlera que des «cellules de vigilance» ont été instituées non seulement au niveau de son association, mais aussi dans les différentes banques afin de prévenir les éventuels dysfonctionnements qu’auraient à connaître le secteur financier. «Nous prenons chaque jour des mesures afin d’anticiper ces problème», a-t-il déclaré. L’invité de la Chaîne II fera néanmoins un distinguo entre la fraude qu’il faut combattre résolument et les dysfonctionnements pour lesquels il faut, selon lui, injecter davantage de technologie, de compétences, d’organisation, de rigueur et de sécurité. Pour lui, «le feu de la fraude» est toujours menaçant. Il se montrera par la suite assez optimiste en estimant que «les personnes éprises de gain facile sont en voie d’extinction aux plans professionnel et judiciaire». D’après lui, il est temps de se doter non seulement d’une culture de la vigilance, mais aussi d’une «véritable industrie du contrôle». Il recommandera la mise en place d’une «centrale du risque, une grande machine informatique dans laquelle serait concentrée toutes les informations concernant la clientèle», un fichier permettant d’établir, d’après les listes exhaustives des entreprises et des particuliers récidivistes en matière de chèques sans provision. Pour ce qui est de la cyber-criminalité et l’avènement d’une nouvelle génération de fraudeurs «technologiques», il appellera les autorités bancaires à y faire face à l’aide de systèmes d’information adaptés au changement continu des tactiques de fraudes. M. Benkhalfa plaidera également pour plus d’éthique et de moralisation de la vie économique en Algérie. S’agissant du secteur bancaire, il annoncera l’élaboration d’un code de déontologie et la création d’un organe appelé «comité de discipline et d’éthique professionnelles». Faisant preuve de transparence, il révèlera que «les crédits octroyés à la fois aux entreprises et aux ménages ont dépassé, en 2006, 1.800 milliards de DA». Quant aux banques, celles-ci auraient amassé, selon lui, durant la même période, «plus de 2.500 milliards de DA de ressources», et ce, malgré une bancarisation jugée très insuffisante. M. Benkhalfa récusera, à la fin, sans que l’on sache pourquoi, le terme de «scandale financier». L’orateur préfère plutôt parler, lui, «d’incidents ou de dysfonctionnements». Beaucoup d’auditeurs s’interrogeront alors, avec surprise, sur l’emploi d’un tel euphémisme.
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