Algérie

Marché mondial de produits agricoles : La récolte au Brésil fait chuter les cours du café


Les prix du café ont sévèrement chuté la semaine dernière, le robusta tombant même à son plus bas niveau depuis trois mois, dans un marché assombri par la perspective de la récolte brésilienne, tandis que cacao et sucre hésitaient, suspendus aux spéculations sur l'offre disponible.
CACAO
Les prix de la fève brune ont poursuivi leur rebond se hissant à leur plus haut niveau depuis près de 5 mois mercredi à Londres (à 1569 livres la tonne) et touchant un sommet depuis fin décembre vendredi à New York (à 2375 dollars la tonne), portés par la perspective d'un net déficit de production cette saison.
"Les prix du cacao ont bien grimpé (en début de semaine) car les opérateurs ont réagi à des rumeurs selon lesquelles les producteurs en Afrique de l'ouest avaient désormais vendu l'essentiel de leurs récoltes pour la saison", a commenté Alex Young, analystes du courtier CMC Markets.
Les investisseurs s'inquiètent par ailleurs d'une météo trop sèche dans certaines régions de la Côte d'Ivoire qui pourrait compromettre les ultimes récoltes attendues dans les prochains mois.
Des signaux encourageants pour la demande sont également venus soutenir le marché. Ainsi, le concassage des fèves en Amérique du Nord (baromètre de la consommation de cacao) ont grimpé de 5,8% sur un an au premier trimestre, à 125'887 tonnes, selon la NCA, une fédération américaine réunissant confiseurs et négociants. Une bonne surprise pour les opérateurs, qui anticipaient en majorité un léger recul. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1552 livres sterling vendredi contre 1554 livres le vendredi précédent, ayant tempéré ses gains en fin de semaine. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en juillet valait 2370 dollars la tonne vendredi, contre 2342 dollars sept jours plus tôt.
CAFE
Les prix du café ont sensiblement piqué du nez cette semaine, le robusta glissant même à Londres à 1973 dollars la tonne vendredi au plus bas depuis fin janvier.
Après des interrogations ces dernières semaines sur les ravages de la maladie de la rouille (un champignon) dans les plantations d'Amérique centrale, "l'attention du marché est désormais revenue sur la récolte exceptionnelle attendue au Brésil", premier exportateur mondial de café, ont noté les experts de Commerzbank.
Le Brésil, qui enchaîne traditionnellement saisons fastes et saisons creuses au sein de son cycle biennal de culture caféière, entamera à la fin du printemps une année "creuse" mais les experts s'attendent malgré tout à de très fortes récoltes dans le pays, largement capables de compenser les pertes enregistrées en Amérique centrale.
La fédération brésilienne du secteur, la Conab, table sur une récolte de 47 à 50,2 millions de sacs (de 60 kg) pour la saison 2013-14, un recul très modéré par rapport à l'année "faste" 2012-2013 (50,8 millions de sacs) et un record pour une année creuse. Et c'est précisément cette perspective qui a poussé la banque américaine Goldman Sachs à abaisser mardi ses prévisions de cours pour l'arabica, tablant désormais sur un prix de 145 cents la livre pour dans trois mois (contre 155 cents précédemment) mais aussi à l'horizon d'un an (contre 175 cents précédemment). Une révision qui a contribué à refroidir les investisseurs et poussé le marché à la baisse. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 1.977 dollars vendredi, contre 2075 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 136,80 cents, contre 141,35 cents sept jours auparavant
SUCRE
Les cours du sucre ont tenté de se stabiliser cette semaine, après un nouveau plus bas depuis l'été 2010 à New York dans un marché toujours miné par l'anticipation d'un excédent record de production cette saison, en raison d'une récolte historique de canne au Brésil (premier producteur mondial de sucre).
Néanmoins, le fait qu'une partie croissante de la canne brésilienne soit employée à fabriquer de l'éthanol et non pas pour produire du sucre, aidait à soutenir les cours.
Le gouvernement brésilien a ainsi indiqué mardi son intention de baisser les taxes pour le secteur de l'éthanol en vue de doper davantage la production de biocarburants.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 501,40 dollars vendredi contre 500,50 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 17,44 cents contre 17,55 cents sept jours auparavant.
Les cours des
céréales reculent
Les cours du maïs, du blé et du soja ont terminé la semaine dernière en légère baisse vendredi à Chicago, entraînés vers le bas par un regain de craintes sur la demande mondiale et par l'anticipation d'une météo plus favorable aux cultures dans les jours à venir. Le marché des produits agricoles a surtout reculé en début de semaine et "c'est avant tout lié au retour des inquiétudes sur un possible déclin de la demande", selon Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.
Les indicateurs économiques décevants en provenance de Chine, important pays importateur de céréales et de soja, ont en particulier alarmé les investisseurs.
Mais le marché a aussi été conditionné par les spéculations sur les conditions météorologiques. "Les producteurs de maïs ont dû composer avec les averses pendant tout le mois d'avril et cela a largement retardé les semis", a ainsi rappelé Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. "Mais on arrive peut-être au bout du tunnel puisqu'on prédit des conditions plus chaudes et plus sèches la semaine prochaine". "Même si les courtiers sont fébriles face aux retards, il est encore un peu tôt pour s'inquiéter vraiment car la période optimale pour les semis continue jusque mi-mai", a-t-il ajouté.
Le marché du soja "est soumis à des pressions contradictoires", a par ailleurs remarqué M. Strickler. Les cours pour l'oléagineux produit en 2012 "sont soutenus par le fait que les stocks sont très bas", alors que les prix pour la production à venir cet été "sont tirés vers le bas car on s'attend à ce que le retard dans les semis de maïs se traduise par une plus grande superficie dédiée au soja", a-t-il expliqué. Mais de façon générale, les investisseurs craignent "de plus en plus un ralentissement de la demande chinoise en raison de la grippe aviaire qui sévit dans le pays", a souligné M. Strickler.
Du côté du blé, les opérateurs se soucient surtout des conséquences potentielles du gel qui s'est abattu sur certaines zones de production de la céréale aux Etats-Unis en avril, au moment où les plants s'apprêtaient à sortir de terre. "On en saura plus la semaine prochaine avec la traditionnelle tournée des professionnels" dans plusieurs zones de culture du blé d'hiver, a remarqué M. Zuzolo. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus échangé sur le marché, évoluait à la mi-séance à 6,1900 dollars contre 6,3300 dollars vendredi dernier. Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 6,9725 dollars contre 7,1150 dollars il y a une semaine. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en juillet, s'établissait à 13,7725 dollars contre 13,8250 dollars la semaine dernière.


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