Algérie

Magistrats, bâtonnier d'Alger Polémique à la barre


Va-t-on vers une polémique entre le syndicat des magistrats et le bâtonnat d'Alger ? Tout indique qu'il y a bel et bien un malaise entre les deux corporations depuis les propos tenus par le bâtonnier d'Alger, la semaine dernière, au sujet du fonctionnement de la justice algérienne. Hier, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aïdouni, quelques jours seulement après que Maître Silini se fut exprimé sur la question, n'a pas manqué, après publication mercredi dernier d'un communiqué sur le sujet, de relancer le débat en reprochant à l'avocat d'avoir avancé des indications et des statistiques impossibles à vérifier, selon lui, sur l'opinion des justiciables et sur le nombre des affaires traitées par les juges. Dans une conférence de presse animée hier au forum d'El Moudjahid sur les activités du syndicat des magistrats, il a, entre autres, rendu compte d'une récente réunion africaine à Casablanca, à la fin du mois de mars dernier, sur la protection du juge. Revenant à la polémique, le président du SNM a déclaré que rien ne permet de confirmer aujourd'hui les déclarations de l'avocat Silini selon lesquelles 80% des justiciables ne sont pas contents des décisions rendues. Rien ne permet d'affirmer, a-t-il ajouté, que 95% des décisions de justice de première instance sont confirmées par les cours d'appel; et rien ne permet non plus de dire que 80% des dossiers d'instruction sont de simples reprises des enquêtes préliminaires. «Avancer de tels chiffres, a affirmé le magistrat, relève de la manoeuvre et de la manipulation », car la justice, a-t-il expliqué, « ne dispose pas d'un organe de statistique pour les vérifier et pour que Maître Silini s'en serve comme d'une vérité indiscutable ». « Il est faux, a-t-il ajouté, de croire que la justice algérienne est aux ordres. Les magistrats exercent normalement leur mission et donnent le meilleur d'eux-mêmes pour rendre convenablement la justice, même s'il y a toujours des améliorations à faire ».  Dans le même sens, le juge Guerraoui Djamel de la Cour suprême affirmera que « pendant trente ans de carrière, je n'ai jamais reçu une consigne ou un ordre de qui que ce soit ». Autre membre du Conseil national du syndicat des magistrats, le juge Amour Youcef dira à son tour que « le magistrat est astreint à des normes internationales en terme de justice et que par conséquent il ne peut les violer ». Dans ce contexte, le président du SNM a exhorté les magistrats à appliquer la loi et rien que la loi et appelé à plus de concertation avec la corporation des avocats. « Nous n'avons rien de revanchard contre les avocats avec lesquels nous voulons travailler pour faire avancer la justice et nous sommes contre les magistrats qui n'appliquent pas la loi », a-t-il dit. Si la corporation s'est dotée d'une charte de déontologie, c'est bien dans le sens d'honorer la profession, a-t-il conclu.


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