Algérie

«Lutte de clans» pour l'opposition et «pas de commentaire» pour le FLN Retard dans la nomination du nouveau gouvernement



Les législatives du 10 mai dernier n'ont pas provoqué, comme l'avaient annoncé les responsables du pouvoir, «le déclic politique attendu».
Au contraire, deux mois après le scrutin, le blocage institutionnel est total. Pas de nouveau gouvernement, sept ministères demeurent sans commandant de bord et aucune réunion du Conseil des ministres.
Cette situation suscite des interrogations et des commentaires chez l'opinion publique et la classe politique nationale. Les partis politiques que nous avons pu joindre, hier, divergent sur l'interprétation de cette situation inédite dans l'histoire du pays. Seuls les partis au pouvoir jugent ordinaire la gestion des affaires publiques depuis le 10 mai dernier.
Le FLN et le RND se montrent toujours réservés quand il s'agit d'aborder des sujets qui concernent directement le champ d'action du président de la République. C'est un tabou. Les responsables de ces partis pensent que tout commentaire de leur part serait sujet à des interprétations «peu souhaitables en haut lieu».
En effet, le Front de libération nationale (FLN) refuse carrément d'émettre des commentaires concernant l'installation du gouvernement et son impact sur la gestion de la cité. «Nous n'avons pas de commentaire à formuler», déclare Kassa Aïssi, chargé de communication de l'ex-parti unique.Même réponse sur le non-remplacement des ministres ayant été élus à l'Assemblée populaire nationale. «Nous ne faisons pas de commentaire», insiste le représentant du FLN.
L'autre allié du président, le Rassemblement national démocratique (RND), ne déroge pas à la règle. «La nomination d'un nouveau gouvernement est du ressort de chef de l'Etat. Nous ne pouvons connaître les raisons de la situation actuelle», affirme Miloud Chorfi, chargé de communication du RND. En revanche, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Parti pour la liberté et la justice (PLJ) pensent que la paralysie actuelle résulte d'une lutte de clans au sommet du sérail. Selon le porte-parole du RCD, Hakim Saheb, «le régime démontre une fois de plus son mépris à l'égard des Algériens et cela dure depuis le coup d'Etat de 1962».
Notre interlocuteur considère qu'«au-delà de la faillite et de l'échec d'un système, il semble qu'aucun consensus n'a été trouvé dans le sérail pour nommer une nouvelle équipe gouvernementale».
Même son de cloche chez le PLJ. Pour Mostefa Hemissi, porte-parole de ce parti, «les clans au pourvoir n'ont pas trouvé un terrain d'entente». «C'est notre hypothèse. Ce qui nous incite à dire que c'est la totalité du système qui reste à changer», lance-t-il.
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