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Lotfi Halfaoui .expert industriel



Lotfi Halfaoui .expert industriel
Pour l'expert industriel Lotfi Halfaoui, le concept de préférence nationale est complexe à mettre en ?uvre.Il explique cela par le fait que le secteur public favorise sa mise en ?uvre entre entreprises publiques, mais pas entre entreprises publiques et privées.La préférence nationale est prônée régulièrement dans les discours. A votre avis, qu'en est-il sur le terrain dansl'industrie 'Effectivement, la préférence nationale est prônée régulière dans les discours, mais sur le terrain il n'y a pas de mécanisme objectif mis en place pour cela. De fait, toutes les relations commerciales sont régies par le code des marchés publics et/ou inspirées par ce même code qui ne dit mot sur ce concept.Compte tenu que la définition de ce concept rattache diverses perceptions et organisations de connaissances à l'idée que l'on veut inculquer à la préférence nationale, nous constatons qu'à ce jour rien de cela n'existe. Les entreprises locales subissent et les entreprises étrangères profitent de l'aubaine en créant des entités de «droit algérien» pour être éligibles aux appels d'offres et consultations nationales. Les entreprises algériennes, surtout privées, se retrouvent exclues malgré elles dans un marché local de plus en plus exigu, déstructuré et déloyal de par les mécanismes légaux, réglementaires et financiers en vigueur. La règle des 51/49% a été optimisée à outrance pour aboutir à des entités de «droit algérien» détenues quasiment par des entreprises étrangères.Pour éviter tout amalgame, il faut distinguer des entreprises de «locaux», c'est-à-dire essentiellement formées de cadres et capitaux algériens et des entreprises étrangères de droit algérien qui ne bénéficient nullement des mêmes conditions d'exercice.Le concept de préférence nationale est complexe à mettre en ?uvre. En Algérie, le secteur public favorise sa mise en ?uvre entre entreprises publiques, mais pas entre entreprises publiques et privées de «locaux». Toute volonté prônée doit donc passer par l'extension de partenariats entre les entreprises publiques et privées. Il suffit d'une décision gouvernementale.Quelles sont les filières industrielles où il y a lieu d'appliquer beaucoup plus ce concept eu égard aux potentialités existantes 'Dans toutes les filières industrielles, il y a un fort potentiel d'études et de réalisations pour développer la préférence nationale. Il existe beaucoup de synergie et de complémentarité entre entreprises locales et nationales. Il faut juste créer les conditions nécessaires et accompagner le mécanisme.Dernièrement, notre ministre de l'énergie, Youcef Yousfi, a initié une offre pour le secteur de l'énergie dans ce sens. Il faut que la réglementation soit modifiée pour que ces «v?ux» soient exaucés. Je suis certain que les entrepreneurs algériens répondront par «vagues» à cet appel s'il est suivi de mesures concrètes immédiates.Dans de nombreux cas, le choix est directement porté sur les entreprises étrangères pour la sous-traitance. Ce qui engendre d'importantes dépenses supplémentaires, alors qu'en parallèle les entreprises nationales se plaignent d'être marginalisées. Comment expliquez-vous cela 'Tout simplement parce que l'entreprise algérienne formée de locaux n'a pas encore acquis sa crédibilité sur son marché. Il y a de plus en plus d'entreprises qui certifient leur management, qui mettent en place les outils d'intelligence économique, et qui forment leurs collaborateurs pour acquérir les certifications de compétences de standards internationaux.C'est un processus long et coûteux. L'entreprise téméraire qui s'engage dans ce processus réussira. L'histoire économique des pays émergents et industrialisés nous a appris que c'est un passage obligé.


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