Algérie

Liberté de la communication À chaque Ramadhan suffit sa peine !



Liberté de la communication                                    À chaque Ramadhan suffit sa peine !
«Les jours se suivent et ne se ressemblent pas», dit-on ! Mais, les Ramadhans par contre se suivent et se ressemblent comme deux sous neufs ! En parcourant dernièrement un quotidien d'il y a 20 ans, j'ai lu exactement ceci à propos du Ramadhan 92 : 'La direction de la concurrence et des prix vient de lancer son programme d'activités pour le Ramadhan. Il s'agit d'un programme spécifique... Bla, Bla, Bla..."
Dix ans plus tard, en 2002, l'on découvre le même discours... 'Les contrôleurs veilleront au respect des règles des transactions commerciales, à savoir la facturation et l'affichage des prix... des équipes volantes seront prêtes à intervenir à tout moment de la journée et de la nuit pour le contrôle des activités de service dans les cafés et les salons de thé durant les veillées... Mieux, les agents travailleront également durant les week-ends. Bla, Bla, Bla..." est-il précisé dans l'article.
Bricolage à la petite semaine !
1992/ 2012. 20 ans. Deux décennies durant qu'on nous rabâche la même rengaine. Le gouvernement rassure et les indélicats commerçants promettent... de nous déplumer... encore et encore et en toute impunité. Le gouvernement ne tient toujours pas ses promesses et les marchands détrousseurs tiennent les leurs. Mais, finalement, le gouvernement a-t-il les moyens de sa politique ' Force est de croire que non !
On ne gouverne pas avec du bricolage à la petite semaine. La bonne gouvernance requiert bien mieux que cela, une vision sur le long terme, la planification, la constance, la rigueur, la fermeté, la probité...
Et comme la nature a horreur du vide, tous les esprits malintentionnés ont alors accaparé l'espace laissé vacant par la force de l'Etat, apparemment fort occupé à vaquer à d'autres préoccupations politiciennes.
Pendant ce temps, on prive le petit peuple de ses droits les plus élémentaires. Sans autorité, sans pouvoir, comme au temps des Inuits ou des Pygmées, aux origines de l'humanité, aux premiers balbutiements de l'anarchisme, appelée chez-nous la politique du 'tag 3ala men tag''.
Tag 3ala men tag !
Eh oui, n'est-il pas vrai que n'importe qui vend n'importe quoi, n'importe où ' N'est-il pas vrai que les pétards se vendent toujours à la barbe du pouvoir sans ne rien pouvoir ' N'est-il pas vrai qu'aussitôt le coup de canon annonciateur du Ramadhan, le mécanicien se reconvertit en maître-pâtissier...'
Et pourtant, la vérité, la triste réalité du quotidien de l'Algérien, où qu'il se trouve dans ce pays, est hélas celle-ci. Cela s'appelle : la malvie ! Et ce n'est pourtant pas par faute de moyens. Juste une question de non-gouvernance. En d'autres termes, il y a non-assistance à peuple en péril.
En somme, le problème n'est pas propre au seul mois du Ramadhan. Cela dure toute l'année. Mais, il est vrai qu'avec un déficit de sommeil, le ventre vide, le manque de caféine et de nicotine pour certains, tout cela doublé d'une température à faire saigner du nez un lézard, ça vous donne un AGM (Algérien Génétiquement Modifié).
Le ver est dans la pomme !
Tout compte fait, les quelque 6 000 agents de contrôle mobilisés à l'échelle nationale durant le mois de Ramadhan, comme indiqué par le ministre de tutelle, ou alors le fait d'inonder le marché de produits alimentaires, de fruits et légumes, de viandes de toutes les couleurs, du folklore dans tous les quartiers, n'améliorera en rien la vie des citoyens.
L'Algérien n'est pas fait que d'un tube digestif qu'il va falloir remplir une fois tous les ramadhans. Ce dont il a besoin, c'est la sécurité dans son environnement, là où il évolue au quotidien.
Il veut accéder à une justice 'sociétale" et un emploi stable et décent, véritable générateur de richesses. Participer à l'essor de son pays et non pas être indéfiniment assisté. En fait, il veut que son pays laisse de côté sa politique sociale d'assistanat pour verser dans un réel projet économique viable, à dimension humaine. En tout cas, les véritables préoccupations du citoyen ce sont généralement celles-ci. Il suffit de prendre la peine d'aller vers lui pour les connaître. Donc Ramadhan ou pas, la couleuvre ne passera pas. 1992, 2002, 2012... 2022... à moins d'une mue en profondeur, les ramadhans se suivront et se ressembleront comme deux sous neufs !
R. L.
liberterabahlarbi3c@hotmail.com
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