Algérie

Leurs familles crient leur détresse




8 harraga n’ont plus donné signe de vie depuis 2 mois Deux interminables et douloureux mois s’étant écoulés depuis que les huit harraga ont pris la mer dans une folle tentative de rallier la côte espagnole. Leurs mères, qui ne savent pas ce qu’il en est advenu, continuent à espérer et scrutent l’horizon dans l’espoir de les voir venir. En effet, partis de la plage Chaâbia, dans la wilaya de Mostaganem, les huit jeunes et inconscients aventuriers originaire de la même wilaya, dont l’âge n’excède guère les 18 ans, n’ont toujours pas donné signe de vie et personne ne sait s’ils sont toujours en vie ou morts. Parmi ces jeunes adeptes d’Ulysse, il y avait l’enfant Kharrouba Hamza qui devait passer son BEM mais qui, subjugué par le chant des sirènes, a, lui aussi, pris la direction de la rive opposée de la Méditerranée, faussant ainsi compagnie à sa famille et à ses amis. Depuis lors, Mme Benguella, mère d’Abdellah, un autre candidat à l’émigration clandestine de 27 ans, ne ferme plus l’œil et s’interroge encore sur le sort de son fils. Au fur et à mesure que le temps passe, sa situation, tout comme celles des autres mères, n’arrête pas de dépérir. Approchée, Madame Benguella déclare «La mer ne pardonne pas et je ne sais plus si mon fils est encore en vie ou s’il est mort. Ce que je sais par contre, c’est que depuis qu’il a pris la mer, deux cadavres de naufragés ont été retirés de la Grande bleue». Madame Benguella, qui n’arrivait plus à maîtriser ses larmes, reprend ses forces et, poursuit «pour la plupart d’entre eux, les jeunes, qui ont pris la mer, venaient de la cité Arsa. Dans le groupe, il y avait aussi deux jeunes algérois qui ont, eux aussi, pris place à bord de l’embarcation pneumatique», précise-t-elle. Egalement présente, sa jeune fille l’interrompt pour apporter une précision de taille quant au nombre des embarcations de la mort. A ce sujet, elle assure que «dans la nuit de lundi à mardi, plus précisément le 5 du mois de mai 2008, c’est un zodiaque et 3 embarcations du genre «botté» qui ont pris le large. Reprenant la parole, Mme Benguella rappelle que son fils Abdellah avait déjà rallié les côtes de la péninsule ibérique où il est resté 10 longues années. Cependant, arrêté par les services de sécurité espagnols, il a été jeté en prison où il a été détenu pendant deux années environ. Une fois sa peine purgée, il a été refoulé vers l’Algérie. Selon sa mère, pendant son séjour en terre espagnole, Abdellah n’a jamais rompu le contact avec sa famille. Deux années, après son retour forcé, il a repris la mer pour l’Espagne. Sa mère confie qu’il lui avait confié que la vie en Espagne était meilleure qu’ici. Le jour où il est reparti, il était en compagnie de son petit-neveu Smaïl, âgé de 25 ans ainsi que d’autres jeunes de son village. Depuis lors, les nouvelles parvenues aux familles des 8 harraga font état de la mort de deux d’entre eux. Selon d’autres versions, les harraga auraient été appréhendés et conduits à l’hôpital en raison de la détérioration de leur santé. Une fois sortis de l’hôpital, les jeunes auraient été conduits en prison, laisse-t-on encore entendre. Les autorités des deux pays se montrant avares en communication sur ce genre de situation, les parents des jeunes aventuriers sont rongés par le doute, continuent à souffrir et ne s’en cachent plus. Pour tirer cette affaire au clair, ces familles demandent aux pouvoirs publics de leur venir en aide. On rappelle que des milliers d’Algériens ont pris la mer ou traversé la frontière avec le Maroc voisin pour rallier l’autre rive de la Méditerranée et que, depuis, plus personne ne sait s’ils sont morts ou encore en vie. «Nous demandons aux autorités nationales de vérifier si certains d’entre nos enfants sont prisonniers dans le Royaume du Maroc ou dans les pays d’Europe», implorent les familles des harraga n’ayant plus donné signe de vie depuis leur départ. Enfin, on signale qu’au cours du premier semestre de l’année, les gardes-frontières ont arrêté plus de 100 harrags sur la face maritime Ouest, notamment à Mostaganem, Oran et Aïn Témouchent. On assure, enfin, que plus de 1000 autres candidats à l’émigration clandestine ont été sauvés. Aïd A. & N.M.


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