Algérie

Sidi Bel-Abbès - La voie ferrée bientôt interdite aux incursions



Fini le «terrorisme ferroviaire» à l’entrée de Sidi Djillali ? Une bonne nouvelle pour les habitants des quartiers riverains du tronçon le plus mortel de la voie ferrée, longeant le quartier Sidi Djillali, où sévit la terreur des accidents ferroviaires. Un mur de protection d’une hauteur de plus de trois mètres, y sera érigé pour préserver les citoyens imprudents d’une mort certaine. L’idée d’une nouvelle voie d’évitement, écartée C’est une vérité intangible; le passage le plus dangereux dans la capitale de la  Mékerra est celui de l’entrée nord et qui sépare du reste de la ville, le quartier de Sidi Djillali, où la démographie est en pleine expansion, ces dernières années notamment, ainsi que celui de Sidi Amar. A ce propos, l’idée d’une nouvelle voie ferrée, écartée complètement de la ville a été proposée. Mais d’après M. Daoud Nasreddine, le chef de service à la direction des Transports de Sidi Bel-Abbès, ce projet qui devait se traduire par un coût trop élevé, a été écarté par les services compétents. Ces derniers ont opté pour un projet de dédoublement de la voie ferrée électrifiée, à partir de la gare de correspondance de Oued Tlélat jusqu’à la frontière algéro-marocaine, en passant par la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Cette contrainte exige la mise en place de mesures de sécurité, répondant aux normes internationales, parmi elles, la construction d’un mur d’une hauteur de 3 mètres et peut-être plus par endroits, pour séparer la voie ferrée des lieux d’habitations riverains. L’étude achevée de cet important projet de dédoublement, qui comprend le mur en question, estime son coût global à 122 milliards de dinars, selon un bureau d’étude canadien du nom de «DESSAU SOPRA». Quant à sa réalisation, elle serait confiée à l’entreprise italienne «CONDOTTE». Le lancement des travaux est programmé pour le courant du 2ème semestre 2008, apprend-on de la même source. Ce projet qui réunira les quatre grandes wilayas de l’Ouest (Oran, Mascara, Sidi Bel-Abbès et Tlemcen), prévoit l’implantation de la base vie de cette entreprise dans la capitale de la Mékerra, où le terrain lui a déjà été attribué pour démarrer prochainement les travaux, qui selon nos sources devraient durer quatre ans. 5km de la nouvelle voie à exproprier Interrogé sur la disponibilité de la superficie ajoutée au dédoublement de la nouvelle voie ferrée électrifiée, donc sujette à expropriation, M. Daoud a ajouté, que sur une longueur de cinq kilomètres, traversant toute la ville de Sidi Bel-Abbès, seules une dizaine de maisons seront obligatoirement démolies et leurs propriétaires systématiquement indemnisés, pour garantir le bon déroulement du projet: «Le plus important, dira-t-il, c’est de faire bénéficier notre ville d’un grand projet et que la voie ferrée soit complètement protégée dans l’intérêt de nos enfants surtout et de l’ensemble des habitants», a-t-il ajouté. Nul ne peut nier en effet, que les accidents ferroviaires sont synonymes de drames traumatisants pour les familles riveraines à Sidi Bel-Abbès. Autant dire que plus d’une famille riveraine de cette ligne cauchemardesque a pleuré des proches de tous âges et fait toucher le fond de la détresse à plus d’un citoyen bélabésien touché dans sa chair, et cela, à chaque fois que le quartier de Sidi Djillali enterre un jeune, un enfant voire même un père ou une mère de famille. Sidi Djilali et Chetouane les plus exposés C’est que chaque accident corporel se traduit par un choc traumatisant pour les premiers sauveteurs accourus sur les lieux et pour qui il est souvent très difficile de rassembler ce qui reste du corps de la victime happée par ce monstre de ferraille. Un monstre qui se contente de surgir en klaxonnant à chaque entrée dans la ville, sans ralentir sa course, au lieu de marcher au pas puisqu’il traverse une zone urbaine non encore protégée. C’est ce qui explique pourquoi, beaucoup de piétons n’ont pas le temps de le voir venir, avant qu’il ne fonde sur eux, pour abréger leur vie. C’est ainsi qu’en 2007, les éléments de la protection civile ont enregistré six accidents mortels et un blessé grave, sur tout le territoire de la wilaya. Deux sont survenus à l’entrée nord de la ville, à hauteur de du quartier de Sidi Djillali et dont les victimes sont un enfant et un quinquagénaire. La troisième victime a été signalée dans la localité la plus exposée à ce genre d’accident et qui n’est autre que Chetouane, relevant de la daïra de Ben Badis, où un jeune homme qui tentait de traverser un passage à niveau non gardé, à bord de sa voiture, a été percuté par un train et tué sur le coup. Par ailleurs, deux passagers d’une voiture ont subi le même sort dans les mêmes conditions, dans la localité de Boukhanéfis. Le chapelet macabre continue à s’égrener en 2008 Le bilan du 1er semestre de l’année en cours, n’est pas loin d’être catastrophique, puisque les mêmes services d’intervention soulignent, que depuis le 1er janvier 2008, quatre tués sont portés au passif de cette voie de chemin de fer. Le premier a endeuillé la localité de Sidi Hamadouche, où deux bambins, âgés de moins de 04 ans, ont été fauchés par un train, au mois de janvier. La troisième victime a perdu la vie au passage du train à Chetouane, la quatrième ayant trouvé la mort le 06 juillet dernier, sur le passage à niveau gardé, dans la commune de Sidi Khaled. Il s’agit d’un chauffeur de camion, âgé de 35 ans, et qui a été télescopé avec son engin. Le bilan de la protection civile ajoute à son compte deux autres blessés, le premier un jeune Chinois, employé comme chauffeur de camion dans une entreprise chinoise, chargée des travaux routiers, au mois de mars dernier. Quant au deuxième blessé, il s’est vu amputé des deux jambes, pas plus tard que le 03 juillet courant, après avoir été happé par le train de voyageurs, à hauteur du quartier de Sidi Djillali. Enfin le dernier accident en date, est survenu le 16 juillet au quartier Sidi Amar et la victime a subi le même sort, autrement dit une amputation des membres inférieurs et la condamnation à la chaise roulante à vie. Un choc traumatisant pour les familles riveraines Du coup, les familles habitant à quelques mètres de ces rails meurtriers, se sont mises à nourrir une grande inquiétude, de peur que leurs enfants ne subissent un jour le même sort, puisque même des personnes plus mûres voire plus alertes n’ont pas échappé à ce sort terrible. A ce propos, le témoignage de plusieurs habitants de ce quartier est édifiant. Selon eux, même les piétons qui ont l’habitude d’utiliser le passage à niveau non gardé de cette partie de la voie ferrée, se disent très conscients du danger de mort, qui les menace à chaque fois qu’ils s’apprêtent à traverser les rails. Mais il arrive souvent que, plombés par les soucis du quotidien, ils oublient de prendre les précautions d’usage. Il n’en faut pas plus pour que le monstre métallique, si rapide à fondre sur eux, les fasse passer de vie à trépas en l’espace de quelques secondes, quand il ne leur cause pas, avec un peu plus de chance, un handicap à vie. Par ailleurs, si les avis sont partagés vis-à-vis de cette voie ferrée, qui passe maintenant en plein milieu de la ville de Sidi Bel-Abbès, laquelle ne connaît plus de limite à son expansion, puisque le train parcourt pas moins de 5km pour la traverser, il n’empêche que ce dernier présente un danger mortel pour tous les citoyens sans exception, au moment où d’autres trouvent qu’on n’a pas à changer son itinéraire, sauf que les services concernés doivent prendre des mesures d’accompagnement pour sécuriser les zones à haut risque. Ah, ces grandes métropoles ferroviaires… En somme, cette population voterait des deux mains pour le risque 0, du moins pour ce qui est des accidents ferroviaires dans les prochaines années et ne plus avoir à se soucier où peuvent bien se trouver leurs enfants, en entendant le sifflement du train traversant en trombe le cœur de la ville. «Après tout, dira un vieux voyageur, dans les grandes métropoles ferroviaires, les gares sont toutes situées en pleine zone urbaine, ce qui n’empêche pas que les itinéraires des trains provenant de toutes les directions, soient protégés pour le plus grand bien des citoyens et de la compagnie de chemin de fer. Chez nous, quand un projet de ce genre voit le jour, il y en a pour des dizaines d’années à le voir concrétiser.» Et de citer comme preuve à l’appui, la ligne de chemin de fer Oran-Arzew, lancée dans les années 70 et qui n’a pas encore été réceptionnée à nos jours. Le projet de la voie de dédoublement, lesté par la construction du fameux mur de protection, ne va-t-il prendre réellement que 4 ans pour se matérialiser? Les paris sont ouverts et avec eux, la liste des victimes du «terrorisme ferroviaire», qui ira certainement en s’allongeant… S. Derraz



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