Algérie

Les salles de consultation ne sont pas aux normes



Les salles de consultation ne sont pas aux normes
Dans cette structure sanitaire, les médecins souffrent autant que leurs maladesLes médecins, notamment les spécialistes, travaillent avec les moyens du bord et doivent se débrouiller comme ils peuvent.Le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf, n'a jamais cessé depuis qu'il est à la tête du département de la santé de motiver son staff, invitant pour ainsi dire les directeurs des établissements de la santé à être les meilleurs ambassadeurs pour représenter correctement le secteur de la santé et la tutelle. Il n'avait jamais manqué dans ses interventions d'appeler les responsables à agir avec conscience afin de prendre toutes les mesures nécessaires au profit du malade, les invitant à prendre des initiatives. Il ne manquera pas non plus de souligner que tous les établissements sanitaires que compte le territoire national feront l'objet d'une vaste inspection pour évaluer le niveau d'application des instructions données.Pourtant, on continue d'ignorer les directives du ministre, même après le scandale du CHU, qui suite à un reportage de la télévision publique, les Algériens ont découvert l'horreur au niveau de la maternité qui a été ensuite fermée sur ordre du ministre pour une réhabilitation.Reste que des cas de négligence perdurent, comme pour la clinique publique Pierre Chaulet située à la nouvelle-ville Massinissa. Une structure d'apparence en bonne santé, néanmoins, un manque flagrant de matériel vient ternir l'image que reflète cet établissement de l'extérieur. C'est le directeur lui-même qui nous a fait visiter la structure, mais il ne s'attendait pas à être pris de court par les lacunes.Des salles de consultation qui ne répondent pas aux normes, absence d'armoires par exemple, mais le plus étonnant c'est que les médecins, notamment les spécialistes travaillent avec les moyens du bord et doivent se débrouiller comme ils peuvent.Pas de stéthoscope ni de tensiomètre ni de marteau réflexe pour cette neurologue qui occupe une salle de consultation complètement vide, avec au coin un petit lavabo endommagé, un bureau et deux chaises. La table de consultation ne semble point être à l'image des tables modernes.Dans un bureau mitoyen, un jeune médecin, était en pleine consultation, ce spécialiste en gastro-entérologie occupe un petit bureau.Une fournaise pour être plus correcte, il est réellement impossible de recevoir un malade dans ces conditions. Ce jeune médecin aussi travaille avec son propre matériel. Il est même obligé de supporter au même titre que ses patients les gaz qui échappent des climatiseurs de l'étage d'en bas, puisque la seule fenêtre qui existe donne la vue sur ce mur où sont installés les appareils. Toutes les salles de consultations occupées par des spécialistes comportent des insuffisances et c'est flagrant. Au cours de cette tournée, le directeur a tenté de trouver des explications, mais il faut reconnaître qu'on ne peut pas appeler un chat un chien, le directeur, pense cependant remédier à ce manque le plutôt possible.Il nous a déclaré plus tôt, que l'argent qui lui a été affecté par la DSP lui a servi à alimenter les salles et la direction de climatiseurs, mais seuls les généralistes ouvrent droit à ce bien, puisqu'on a constaté que les salles de consultation des médecins spécialistes n'étaient point dotées de ce matériel, ces derniers sont obligés d'exercer dans des conditions pour le moins que l'on puisse dire lamentables, du fait qu'en hiver ces mêmes salles deviennent frigorifiques.«Ce choix sélectif et arbitraire selon des sources de cet établissement vient comme une sanction, aussi bien pour eux que pour leurs patients.» Ces derniers étaient assis lors de notre visite par terre évitant les chaises de la salle d'attente exposées au soleil et où règne une chaleur insupportable, du fait que le climatiseur était à l'arrêt, pour des raisons inconnues.Ces malades nous ont aussi exprimé leurs souffrances à l'égard de cette situation, pour eux les conditions dans lesquelles ils sont reçus sont déplorables.Pour revenir aux médecins ceux-là mêmes qui ont choisi de se déplacer pour répondre à une directive du ministre d'aller vers le malade, pour lui éviter le périple vers le CHU, se sentent diminués.D'ailleurs, un rapport dont une copie a été confiée à notre rédaction, a été adressé au directeur du CHU, où il a été question de dénoncer cette injustice.Le staff médical compte aussi faire circuler une pétition qui sera signée aussi bien par les médecins que par les malades pour revendiquer ce droit légitime.Par ailleurs et lors de notre entretien avec le directeur, il nous a été signifié qu'«il est impossible de satisfaire tout le monde, surtout que ces spécialistes interviennent une fois par semaine».Néanmoins, cela fait deux ans que ces spécialistes exercent au sein de cette clinique, malgré le manque de moyens et les conditions.Le directeur qui a avoué avoir eu connaissance de ce rapport, déclare tout bonnement que la pétition ne lui fait pas peur, que «les médecins ont le droit de réclamer», mais estime qu' « il a fait de son mieux, dans la mesure où il a agi après avis d'une commission qui a opté par priorité». Mais loin de lui l'idée de refuser de remplir à bien sa mission, il confie: «J'aurai l'opportunité d'équiper ces salles dès que l'occasion se présentera.»Le directeur reconnaît l'absence de sécurité, de gardiens, de chauffeurs mais aussi d'ambulances. D'après lui, c'est le plus important pour le moment. Ayant une longue carrière dans le domaine, il pense bien dire que le secteur s'est beaucoup amélioré. Il est à la tête d'un établissement qui travaille H24.En matière d'effectif, la situation est satisfaisante.C'est une clinique qui reçoit au moins 200 malades par jour. Il a été nommé à la tête de cette clinique en 2014, pour lui il a devant lui assez de temps pour répondre à toutes les exigences.A noter par ailleurs, que le ministre avait souligné que «des changements majeurs seront opérés dans le secteur sur la base des résultats de l'inspection». Dans ce contexte, il est important de rappeler que plus de 45 cadres centraux du département ministériel procèderont à faire valoir cette inspection qui vise à évaluer le niveau d'application des instructions données par le ministre.Celle-ci s'intéressera, notamment à l'accueil et la prise en charge des malades, aux conditions de travail, à la gestion des urgences, l'hygiène, l'utilisation et la maintenance des équipements médicaux, les soins à domicile, la télémédecine, la gestion rationnelle des produits pharmaceutiques, la mise en oeuvre du plan anticancer, le respect des horaires de travail, la greffe d'organes et la bonne gestion des deniers publics.



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