Algérie

Le mont de Gouraya calciné



Le mont de Gouraya calciné
Depuis le début du mois de juin, 33 incendies ont ravagé les forêts et broussailles de Béjaïa.C'est le troisième endroit ciblé par la mafia du foncier ces trois dernières années, si on compte ceux de Bir Slam et Tazeboudjth, brûlés puis défrichés et vendus en parcelles.Ça a brûlé à Béjaïa. Béjaïa était dans la nuit de jeudi à vendredi une fournaise. Et pour cause! Le versant sud du mont de Gouraya était en proie aux flammes sous le regard impuissant des pompiers et des citoyens. Jusqu'à hier, le gigantesque feu est resté menaçant. Les éléments de la Protection civile le surveillaient à trois endroits avec l'espoir qu'il ne se propage pas vers les Aiguades. C'est l'un des quatre incendies encore en activité sur les 13 recensés durant la journée de jeudi.Les camions des municipalités et ceux de l'Algérienne des eaux se sont joints aux équipements des sapeurs-pompiers tout juste bons pour protéger les habitations. C'est insuffisant pour sauver la dense végétation, la faune et la flore.L'absence des accès pour les moyens mobiles empêchent toute intervention efficace. Et, hélas, le besoin d'un canadair se faisait sentir au plus fort. Un peu partout, l'impuissance est telle que l'on s'est contenté de protéger les maisons les plus menacées, laissant brûler tout un versant buissonneux, poumon de la ville de Béjaïa. Et quand bien même la volonté d'agir y était, les moyens faisaient défaut. Et ça sera ainsi des années encore, car depuis le temps que des moyens d'intervention font défaut et que l'on n'a pas jugé utile d'y remédier. Cela illustre parfaitement le peu d'intérêt accordé à ce problème.«Le point de départ de l'incendie et les mobiles de ce dernier sont connus avec exactitude et déjà mis en ligne par un site officiel», écrivait un citoyen sur sa page Facebook se référant à ce site qui parle de «défrichement sauvage» et d'une «mafia du foncier prise en flagrant délit».Chez les défenseurs de la nature et de l'environnement, il y a eu peu de réactions. Exception faite de Karim Khima de l'association Ardh, le reste des acteurs étaient aux abonnés absents au moment-même où le besoin de prendre position était un impératif de l'heure. «Nous avons déjà lancé l'alerte aussi bien sur les médias que devant les autorités concernées, si Béjaïa ne se dote pas en vrais équipements pour combattre le feu, nous allons finir par perdre tout le massif forestier et les vies qui vont avec en dépendent», indique le président de l'association Ardh, qui affirme avoir pris part à plusieurs commissions et réunions «inutiles» puisque, ajoute-t-il «aucune des solutions qu'on a proposées n'ont été concrétisées sur le terrain».Sur les réseaux sociaux, c'est la colère et l'indignation. On se demande comment «on ose déplacer un hélicoptère pour surveiller une équipe étrangère de football pour un match à Béjaïa et on ne bouge pas le petit doigt pour sauver un parc naturel en péril».Des commentaires particulièrement virulents ciblent les autorités et «les soi-disant» défenseurs de la nature et de l'environnement.Le wali et le maire en déplacement sur les lieux n'ont fait que constater les dégâts. L'action y était, mais pas avec les moyens adéquats.Le constat est là et personne ne doit le nier. L'autre sujet préoccupant reste le mobile, qui a suscité bien des commentaires.«Le mobile est connu de tous. S'accaparer des terrains et les vendre, l'Etat est impuissant», s'insurge cet autre citoyen dans un commentaire qui illustre parfaitement la situation à Béjaïa. Après Bir Slam, Tazboudjth ces dernières années, c'est le mont de Gouraya qui est ciblé. Jusqu'à quand cette impunité'Au plan de la wilaya, 13 incendies ont brûlé 100 hectares d'arbres et de broussailles. A Aokas et El Kseur, les feux n'étaient pas maîtrisés et là aussi faute de moyens aériens.Les accès font défaut. Et lorsque ils existent ces derniers sont peu réhabilités. Depuis le début du mois de juin, 33 incendies ont ravagé les forêts et broussailles de Béjaïa faisant quelque 887 hectares de dégâts et l'été ne fait que commencer.Les régions du Sahel et de la vallée de la Soummam ont vu des milliers d'hectares de forêts partir en fumée.
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